Algérie – gestion des APC - Réactions de citoyens
Salah (cadre à la retraite)
“Le maire est à mille lieux de ses électeurs. Enfermé dans sa tour d’ivoire, le maire ne va jamais à la rencontre des citoyens. Il est utopique de voir le maire algérien se balader dans les rues de sa commune, ni même prendre sa voiture de service et faire le tour des cités de la localité. Le maire est avant tout l’élu des citoyens. Il tire sa légitimité de ses électeurs. Et si au final il se coupe d’eux, il ne fait que s’affaiblir face à l’administration.”
Samir (chômeur)
“Je ne vois pas ce que peut faire pour moi l’APC. Le maire n’a ni logement ni emploi à m’offrir. Je ne sais pas comment marche une APC, mais ce que je peux dire c’est qu’elle ne m’est d’aucune utilité. Au jour d’aujourd’hui, je ne connais que l’état civil, pour mes extrait de naissance.”
Un médecin
“Beaucoup de mes collègues urgentistes signalent le nombre relativement élevé de chutes accidentelles… sur les trottoirs. Des gens aux jambes peu solides : des vieillards, des enfants, des femmes enceintes ou marchant sur des talons aiguilles, qui trébuchent sur les nombreux défoncements des trottoirs. Et même des gens bien solides sur leurs jambes. Là, un gros câble ou un petit rond à béton, ou tout simplement un trou qu’on ne voit pas à temps, ou plus encore de la caillasse. Ou même des dallages cassés ou peu solides. Résultat : beaucoup de foulures, plus ou moins graves. Et les cela de fractures des jambes, des mains et des avant-bras ne sont pas rares. C’est pour cela que beaucoup de gens marchent sur la chaussée carrossable qui est plus plate, ne trouvez-vous pas ?”
Un handicapé
“je ne peux pas grimper sur ce trottoir avec ma chaise roulante. Trop élevé, 25 à 30 cm au moins. Dans d’autres pays, la hauteur des trottoirs ne dépasse pas 15 cm. Parfois même 10. Aidez-moi, s’il vous plaît.”
Yacine Rahmoune et Krimo Salem, de la Start-Up initiative de la Silicon Valley à Liberté
“La technologie, l’énergie de l’Algérie de demain”
Liberté : Pouvez-vous présenter les résultats de la start-up initiative ?
Yacine Rahmoune : Permettez-moi de rappeler à vos lecteurs rapidement ce qui a été fait et qui a abouti à des résultats au-delà de nos espérances. Nous avons organisé en Algérie une compétition sur les business plan afin que notre pays soit un pôle compétitif pour les start-up. Nous avons essayé d’accentuer notre travail sur l’écosystème, l’entrepreneurship, les idées, l’université et les investissements à risque. Nous avons organisé un road-show avec les universités algériennes, de Chlef jusqu’à Constantine, d’Alger à Tizi Ouzou jusqu’à Biskra. Nous avons organisé 15 vidéoconférences avec 15 universités (conférences tenues à distance), à partir de la Silicon Valley en Californie en janvier-février 2010 en vue d’obtenir des business plan en quantité et en qualité dans les nouvelles technologies. Le but de ces road-shows est d’apprendre aux jeunes entrepreneurs à mettre sur papier un document qui s’appelle business plan (un descriptif sommaire du plan de développement de la société). L’objectif initial de l’initiative est d’obtenir 150 business plan. On a reçu 500 e-mails sur notre site algerianstartupinitiative.com en moins de deux mois. On a obtenu finalement 143 business plan à partir des USA, du Canada et principalement d’Algérie. Le jury est constitué des promoteurs de l’initiative, des Algériens établis dans la Silicon Valley qui ont contribué à créer des start-up aux États-Unis. Condition d’éligibilité : le projet doit être créé en Algérie. Le critère de sélection est également la capacité de survie de la jeune entreprise. On a sélectionné trois business plan. Sur une short list de 12 candidatures, des équipes constituées entre 3 et 5 membres, 10 d’Algérie, 1 du Canada, 1 de l’UE, on a choisi trois lauréats. La première société appelée SMS Gateway a développé un système d’alerte SMS intelligent à des fins marketing moins coûteux et plus performant en Algérie par rapport à l’étranger. La seconde Adventgame a développé un produit qui utilise les jeux vidéo pour vendre des publicités. La troisième, Datahealthcare un système de gestion électronique des dossiers des patients. Ce sont des produits conçus pour la réalité algérienne. Les promoteurs pour la première société sont des étudiants en information de l’École nationale en informatique, la seconde des consultantes, la troisième composée de deux femmes et un homme (1 commercial, 1 médecin et un ingénieur). Les trois lauréats ont reçu chacun un chèque de 100 millions de centimes, des locaux intelligents au cyberparc de Sidi-Abdallah et l’équivalent de 150 000 dollars en logiciels offerts par Microsoft.
Quelles sont les perspectives pour cette initiative et pour les nouvelles technologies en Algérie ?
On peut avec un fonds budgétaire faire jaillir des centaines, voire des milliers de start-up par an en Algérie. Ces jeunes entreprises avec 3 ou 4 salariés au départ et un petit capital, sur la base d’une innovation ou d’une idée peuvent devenir de grandes entreprises avec un chiffre d’affaires de centaines de millions de dollars, voire des milliards de dollars. L’Algérie peut devenir un hub en matière de start-up dans la région. La technologie est l’énergie de l’Algérie de demain. Le secteur privé doit être un acteur majeur dans la solution Internet en Algérie. Notre initiative est soutenue outre l’État, par le Forum des chefs d’entreprise. Elle va être renouvelée.
Krimo Salem : On entend par-là des entrepreneurs privés sérieux, de vrais entrepreneurs qui veulent faire développer l’Algérie.
Source Liberté Khaled R.
Le Pèlerin