Algérie – Météorologie - Communication, l'éternelle défaillance
Les services météorologiques l'avaient pourtant prévu et un BMS, plutôt des BMS étaient lancés : " une vague de froid accompagnée de fortes chutes de neige, de grêles et de pluies allait s'abattre sur le pays à partir du vendredi, 3 février ", disaient les bulletins. Mais à quoi servent-ils quand rien ne se fait pour pallier les désagréments que les perturbations climatiques " prévues " allaient provoquer ? A rien ! Juste, peut-être, à informer comme l'on informe quelqu'un de la perte prochaine d'une personne chère. En effet, malgré les alertes répétées, la mort a eu lieu, la famine a eu lieu, le froid a bel et bien eu lieu… sont-elles des alertes sans lendemain ? Certainement ! Car si les services météorologiques ont accompli leur part de travail, d'autres institutions et d'autres acteurs qui sont concernées directement ou indirectement n'ont pas daigné lever, ce n'est pas trop dit, le petit doigt pour éviter le pire qui s'est produit. L'on a parlé dans les médias d'une prochaine perturbation climatique, c'est vrai, mais a-t-on dit aux citoyens : faites vos provisions ? L'on a parlé, c'est aussi vrai, de chutes vertigineuses de températures, mais est-ce que la première, plutôt l'unique société de gaz et d'électricité a pris les dispositions adéquates pour assurer un peu de chaleur et de lumière dans les régions qu'on savait être gravement touchées ? L'on a parlé, c'est vrai qu'on en a peut-être que trop parlé, mais est-ce les collectivités locales ont pris la chose au sérieux ?
Dans cet état de faits, l'on peut dire sans risque de se tromper, que finalement non seulement nous communiquons mal, mais le peu de liens que nous avons tissés en la matière sont si fragiles. Pis encore, ne servent pas à grand-chose, voire à rien.
M. Djamel Boucharef, expert en climatologie
«Il est probable que ce phénomène se reproduise prochainement»
Dans un entretien qu'il a accordé à l'APS, l'expert en climatologie, M. Djamel Boucharef, a estimé que " les deux phénomènes climatiques qu'a connus l'Algérie en 2005 et février 2012 sont exceptionnels car jamais enregistrés chez nous ", et d'ajouter qu'il " est fort probable que ce phénomène se reproduise dans quelque temps et avec la même intensité ". Le climatologue a expliqué également que le passage d'un état de sécheresse (janvier) à des chutes de pluies fréquentes accompagnées d'averses de grêle et de neige est du aux caractéristiques de la région méditerranéenne et aux effets des changements climatiques de par le monde ". Il jugera, en outre, les récentes perturbations climatiques enregistrées en Algérie, d' " exceptionnelles " au regard des chutes de neige ayant affecté le Nord du pays " et qui " ont atteint les deux mètres (02) dans certaines régions ". Il a précisé à ce propos, que " les températures qui ont avoisiné les -8 notamment dans les Hauts Plateaux représentent un phénomène tout à fait naturel par rapport à la baisse de températures enregistrées durant la même période de l'année 2005 où elles avaient atteint -14 ". Concernant les chutes de pluie importantes dans plusieurs wilayas, M. Boucharef a fait remarquer que ce sont des " quantités normales ayant dépassé dans certaines wilayas de l'est le taux mensuel ", rappelant que " ce taux est de 86mm à Béjaia, 82mm à Alger, 75mm à Annaba et 58 mm à Constantine ". Il a d'autre part ajouté que les prévisions météorologiques indiquent que " ces perturbations se maintiendront jusqu'à la semaine prochaine et seront essentiellement marquées par une chute importante de pluies ", soulignant cependant qu' " il n'est pas possible de faire des prévisions sur la vague de froid ". Il fera également observer que " les températures retrouveront leur moyenne saisonnière après le passage de ces perturbations ".