Sept partis en quête d'un même objectif
Au moins sept formations politiques partageront l'électorat islamiste aux prochaines élections locales et législatives. La mouvance islamiste, bien qu'animée d'une grande ambition en prévision des prochaines échéances, risque de ne peser que légèrement sur l'échiquier politique national.
Le foisonnement de leaders, les dissensions insurmontables et le leadership feront que l'option d'une alliance entre ces formations soit quasiment impossible. Ce qui n'est pas sans arranger les affaires des autres courants politiques dont certains, expriment d'ores et déjà, une véritable phobie quant à la menace de dominance de l'islamisme politique. Seulement que ce dernier se présente, tout compte fait, en vrai géant aux pieds d'argile, dans la mesure où ses forces sont éparpillées et qu'il ne reste de lui que des sigles portés par des formations, dont certaines sont plutôt microscopiques. Quant au principal parti, à savoir le Mouvement de la société pour la paix (MSP), dirigé par Boudjerra Soltani, sa participation au gouvernement a fini par le discréditer auprès de bien de militants et d'électeurs qui voient mal, cette formation censée se ranger dans l'opposition, faire front avec le pouvoir. D'ailleurs, pour rectifier le tir, le parti de feu Mahfoud Nahnah vient de se retirer de l'Alliance présidentielle. Un choix dicté par un opportunisme politique évident, dans le but de tenter de glaner le maximum de voix aux prochaines élections. D'ailleurs, le MSP savait pertinemment, que l'occasion des prochaines échéances est historique et un faux pas sera synonyme d'une déchéance à long terme. Et ce, pour la simple raison que les autres partis islamistes, dans les pays voisins, ont tous pu occuper les premières places et s'affirmer comme alternative aux aspirations du peuple. Pour les islamistes algériens, l'heure est aux regrets. Et pour cause, les trois partis agréés, à savoir le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le Mouvement El Islah et le Mouvement Ennahda ont tous connu des dissidences ou des déchirures dont les conséquences leur ont été fatales. Si le parti Ennahda tente de rentabiliser sa relative stabilité en appelant à "fédérer les forces islamistes", le Mouvement Islah, lui, n'est toujours pas sorti de ses dissensions internes ayant débouché en ces derniers mois, sur une aile qui continue à revendiquer la légitimité du parti et une autre qui vient d'annoncer la création d'une nouvelle formation, par son ex et dernier secrétaire général, Djamel Abdeslam. Au MSP par contre, les séquelles du dernier mouvement de dissidence sont apparentes et une bonne partie des militants et sympathisants ont rejoint l'ex ministre de l'Industrie, Abdelamadjid Menasra. D'un autre côté, force est de rappeler qu'au moins quatre partis politiques sont en attente d'agrément et devraient participer aux prochaines échéances électorales. Il s'agit du Parti "Pour Une Algérie Nouvelle" de Djamel Abdeslam, le "Parti pour la Prédication et le Changement" d'Abdelmadjid Menasra, le ''Parti pour la Liberté et la Justice'' de Mohamed Said ainsi que le "Front pour la Justice et le Développement" d' Abdellah Djaballah. La participation de toutes ces formations aux élections locales et législatives sera synonyme d'émiettement de la Mouvance islamiste algérienne. Ce qui est d'ailleurs plausible du moment que certains responsables politiques ont déjà déclaré qu'ils n'accepteront jamais de s'allier avec d'autres partis, auxquels ils vouent une vraie animosité. C'est le cas notamment de Menasra qui a récemment annoncé qu'il n'acceptera jamais de figurer dans une alliance à laquelle prendra part le MSP. Aussi, il est difficile d'imaginer Djaballah composer avec Ennahda et El Islah dont il était éjecté. Quant à l'ex présidentiable, Mohamed Said, il n'a à ce jour, pas manifesté le moindre intérêt pour une quelconque alliance avec un parti islamiste. Seulement il y a que toutes ces formations partagent un point commun: toutes sont en quête de voix d'un électorat qu'elles devraient partager, une fois l'avoir convaincu d'aller voter.
Source Les Débats Aomar Fekrache
Le Pèlerin