Les diplomates algériens sous la menace du MUJAO
Dans un nouvel enregistrement sonore diffusé avant-hier sur le Net, le chef terroriste du Mouvement unicité et jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), Adnan Abou Walid Sahraoui, a affirmé que la vie des sept diplomates algériens détenus par son groupe depuis le 5 avril dernier «est en danger».
Cette menace, selon lui, fait suite à l’échec des négociations avec les autorités algériennes. Une mise en garde sérieuse qui pourrait être mise à exécution dans les tout prochains jours, voire avant la date du 10 mai prochain, jour des élections législatives, pensent les experts. Selon les ravisseurs, les négociations avec les autorités algériennes n’ont pas abouti et de ce fait la vie des diplomates serait en danger. Quel message veut transmettre le MUJAO à travers cette nouvelle déclaration, alors qu’il y a quatre jours le groupe avait confirmé que des négociations étaient en cours avec les autorités algériennes ? Changement de tactique ou échec des négociations ? Que veut le MUJAO de l’Algérie ? Une rançon ? La libération des chefs terroristes notoires, tels que El Para (Amara Saïfi) ? Ou peut-être s’agit-il d’une autre condition beaucoup plus importante à caractère politique ? Le fait que les négociations sont arrivées à une impasse prouve, que les conditions du MUJAO sont irréalisables. Cela, d’une part. D’autre part, cette organisation terroriste récemment créée quelque part au Sahel, cherche à tout prix à déstabiliser l’Algérie, surtout avec la conjoncture électorale. Voilà l’enjeu. En menaçant d’exécuter les sept otages algériens, dans ces moments cruciaux (l’échéance électorale), les terroristes du MUJAO cherchent à exercer, par ce fait, une terrible pression sur les autorités algériennes. Certes, les ravisseurs ne vont pas jusqu’à menacer directement d’exécuter les sept Algériens, mais ils l’insinuent en déclarant que leur vie «est en danger». En danger veut dire tout simplement qu’ils seront fort probablement exécutés (souvent les otages sont égorgés par leurs ravisseurs salafistes).
Le MUJAO cherche à déstabiliser l’Algérie en période électorale
En multipliant les communiqués ces derniers jours sur l’enlèvement des sept diplomates algériens, le MUJAO cherche à créer un climat de tension en pleine campagne électorale. C’est l’objectif des terroristes. Cela dit, les sbires de Adnan Abou Walid Sahraoui veulent chambouler les élections législatives. Ils tentent d’apporter un message «politico-sécuritaire» très clair aux autorités algériennes, conscientes de l’importance de ces déclarations. Le poids à supporter est très lourd pour l’Etat algérien qui fait face, déjà, à des défis internes, sociaux et politiques. Outre ces défis, les autorités algériennes sont également appelées à gérer l’affaire des diplomates algériens avec beaucoup de prudence et de patience. Toutefois, les ravisseurs semblent bien partis pour faire de cette prise d’otages leur cheval de bataille. En faisant pression sur l’Algérie, dans une conjoncture aussi «importante» que connaît le pays, les terroristes ont réussi leur coup. Les ravisseurs ont également profité de la polémique des médias qui annonçaient depuis le début de la prise d’otages une libération «rapide» des sept diplomates algériens. Cette polémique a permis au MUJAO de se positionner fortement concernant cette prise d’otages. Les responsables politiques et militaires du Mouvement national de libération de l’Azawad ont, eux aussi, participé à cette grande polémique. Comment ? Ils ont fait une «fausse» déclaration en affirmant que les otages algériens allaient être libérés dans les jours à venir. Mais dans les heures qui ont suivi, ils ont parlé d’un transfert des otages algériens vers des chefs de tribus engagés comme médiateurs pour négocier avec les ravisseurs.
Source Le Jour d’Algérie Sofiane Abi
Le Pèlerin