Les enfants sont les premiers à en pâtir
La désintégration de la cellule familiale touche de plus en plus les enfants algériens. Le nombre effarant de divorces prononcés chaque année laisse présager que c'est toute une génération qui est durablement affectée. Les statistiques sont une illustration édifiante de la mutation de la société algérienne. La société civile tire la sonnette d'alarme, notamment sur la criminalité juvénile qui prend de l'ampleur.
Le réseau Nada pour la défense et la promotion des droits de l'enfant note une hausse du nombre d’enfants qui comparaissent chaque année devant la justice, estimés en 2012 à 11 000. La plupart de ces mineurs, issus de familles monoparentales, sont pris en charge sur ordonnance du juge des mineurs, par les services d'observation et d'éducation en milieu ouvert (Soemo), implantés dans les 48 wilayas, explique le réseau dans un rapport publié en septembre 2012. Des structures qui méritent de meilleurs moyens pour encadrer ces enfants sans repères. Tentant d'explorer en profondeur les causes de la hausse de la criminalité juvénile, le président du réseau NADA, Abderahmane Arrar, a mis en exergue le nombre effarant de divorces enregistrés annuellement en Algérie. Plus de 40 000 divorces sont prononcés chaque année, a-t-il affirmé, comme pour attirer l'attention de l'assistance sur ce que pourrait être la situation de ces enfants ayant souffert des difficultés sociales dans un avenir proche. Pour Nada, le nombre d'enfants vivant dans des familles monoparentales, c'est-à-dire élevés par l'un des parents, est en constante augmentation et pourrait constituer une menace pour la cohésion de la société. Ces statistiques illustrent clairement la situation «des enfants du divorce», si l'on peut dire, et c'est la raison pour laquelle le réseau a invité l'Association des oulémas à réfléchir à une démarche commune et coopérer activement dans ce sens pour lutter contre ces fléaux qui prennent de l'ampleur car la loi ne suffit pas à elle seule. Nada dit avoir besoin d'être accompagné par d'autres acteurs dans son combat pour la défense des droits des enfants et la préservation de l'identité musulmane de la société algérienne. Dans ce cadre, les hommes de religion et les théologiens sont appelés à jouer un rôle important dans la sensibilisation aux droits de cette frange vulnérable de la société et sa protection. Les organisations ont convenu, d'ailleurs, de coopérer pour rapprocher leurs interprétations de la convention internationale des droits de l'enfant, ratifiée par l'Algérie en 1992. Le réseau Nada a mis l'accent sur la nécessité de renforcer l'éducation à l'école comme à la maison. M. Arar explique que la réalité de l'enfant algérien exigeait une grande coopération entre les acteurs de la société dont les intellectuels, en vue de trouver des solutions aux fléaux qui touchent les enfants algériens.
Source Les Débats Rebiha Akriche
Le Pèlerin