Une cohabitation politique envisagée
Outre le RND et le FLN, le futur gouvernement dont les couleurs sont déjà annoncées, verra – peut-être – pour la première fois, l'entrée du FFS et du MPA, parti de l'ex-ministre de la Santé, Amara Benyounès.
Une cohabitation politique dans la composition du prochain gouvernement est envisagée, d’autant que le FFS – parti d’opposition – siège désormais avec 26 députés au sein de l’Assemblée (APN) élue le 10 mai dernier. Toujours à gauche, le Parti des travailleurs (PT), par la voix de Louisa Hanoune, a exclu l’entrée de son parti au gouvernement, arguant que «le partage des pouvoirs doit être basé sur le nombre de sièges obtenus aux législatives». Après la victoire du parti FLN, qui conserve sa majorité à l’Assemblée populaire nationale avec 208 sièges des 462, suivi de son allié le RND qui vient en deuxième position, la question qui reste toujours posée est la suivante : qui composera le futur gouvernement ? Si l’on tient compte de la majorité parlementaire, le prochain gouvernement sera issu majoritairement du FLN. Qu’en est-il alors des autres partis, à l’image du vieux parti de l’opposition, à savoir le FFS, dont la participation aux législatives constituait en soi un fait voire un véritable enjeu ? Pour le parti de Hocine Aït Ahmed, sa participation aux législatives du 10 mai est «tactique» et stratégique. Reste que sa participation à la formation du prochain gouvernement, c’est en tout cas un vœu que le FFS s’autorise à formuler mais que ses cadres exécutifs et militants, sanctionnés ou écartés, rejettent. Pourtant, le premier secrétaire national a levé toute équivoque sur cette question. Ali Laskri, lors d’une rencontre régionale des militants des fédérations du parti FFS tenue à Oran, a réaffirmé la position de son parti visant à consacrer l’alternance démocratique de manière pacifique. Le secrétaire national a souligné l’objectif du FFS qui consiste à donner la primauté au politique. «La revalorisation du politique reste une des priorités du parti», a-t-il encore précisé. A propos de la participation du FFS au prochain gouvernement, Ali Laskri a affirmé que son parti n’y voit aucun «inconvénient», tout en restant sur sa ligne «gauche», l’opposition. Le MSP, qui a eu à partager la gestion des affaires de l’Etat aux côtés de ses ex-alliés le FLN et RND, renonce cette fois-ci à cette fonction. Le parti de Bouguerra Soltani a tranché sur la question de sa participation au gouvernement. Le conseil consultatif a opté pour la non participation au prochain gouvernement et Parlement. Idem pour le parti de Djaballah, Front de la justice et du développement (FJD), qui a affirmé que sa formation ne participera pas au prochain gouvernement bien que des personnalités du parti auraient, selon lui, été «officieusement » contactées en ce sens. «J’ai refusé des propositions transmises par des intermédiaires à participer au prochain gouvernement, car le parti milite pour un projet et n’acceptera aucun marchandage», a insisté Djaballah lors d’une conférence de presse. Enfin, le parti d’Amara Benyounès (Mouvement populaire algérien) a annoncé les couleurs et siègera probablement au prochain gouvernement. L’ex-ministre de la Santé figurera, sans l’ombre de doute, dans le prochain gouvernement peut-être multicolore…
Source Le Jour d’Algérie Yazid Madi
Le Pèlerin