Les destinations vers l'étranger affichent complet
A peine le ramadhan fini, que le casse-tête des vacances, réduits à un mois et demi, commence. Surtout pour les retardataires, ceux qui n'ont pas anticipé sur l'événement en réservant à l'avance pour une destination à l'étranger.
Des aoûtiens qui n'ont d'autre alternative que de se rabattre sur des vacances «domestiques» puisque «tout est complet» comme l'expliquent les professionnels du voyage «depuis quelques mois déjà». Destinations classiques, les incontournables Tunisie ou Maroc en plus de la Turquie et quelques «exotiques» dont la Grèce. Crise économique oblige, les Algériens ont tôt fait de boucler leur programmation estivale un mois voire deux à l'avance en perspective du rush attendu. Ces dernières années et avec l'avènement d'un mois de jeune chevauchant la période des congés, la majorité des ménages ont préféré reporter leurs sorties juste après la fête de l'Aïd. Une tendance qui a déjà engendré des embouteillages l'année dernière quand des milliers de vacanciers algériens ont littéralement investi, en août, les postes frontaliers avec la Tunisie, d'Oum Tboul et El-Ayoun, en partance vers les stations balnéaires de Hammamet, Sousse et Hammamet el Yasmine. Beaucoup parmi les habitués de la patrie de Bourguiba se sont contentés de fêter le premier jour de l'Aïd à domicile pour ensuite passer une partie du mois sur les plages tunisiennes avant la rentrée sociale. Ce rush, s'explique aussi par la volonté de rattraper, un tant soit peu, des vacances bouleversées par les examens de fin d'année et le ramadhan. Aussi, des familles, bousculées par le temps, ont-elles préféré investir la Tunisie vers la fin du mois sacré, histoire de bien négocier la location d'un studio ou d'un appartement du côté de Nabeul, Hammamet ou Sousse. Cette ruée terrestre reste le dernier choix pour un grand nombre d'Algériens malgré les craintes sécuritaires et des rumeurs sur la fermeture des frontières avec la Tunisie, rapidement démenties par les autorités algériennes, puisque cette destination, prisée tout autant que le Maroc, affiche complet depuis des mois, aidée en cela par les tarifs promotionnels de plusieurs compagnies aériennes. Le même constat est observé pour les destinations françaises (Paris, Lyon ou encore Marseille) et espagnoles (Barcelone, Alicante). «Personnellement, j'avais programmé mes vacances en août en Espagne, invité par un ami, mais pas moyen de trouver un billet d'avion à partir d'Oran», dira Samir, quadragénaire, travaillant dans le secteur de la communication. «Je ne pensais vraiment pas avoir affaire à une telle situation», se désole-t-il. Pour Amari: «J'ai toujours pris mes vacances en France en septembre, justement pour éviter les encombrements dus aux départs». Quant à Baya, la quarantaine, cadre dans un établissement hôtelier, elle avait déjà pris ses précautions en réservant «difficilement» sur un vol à destination de Paris pour le 24 août prochain. «Je n'avais pas d'autres solutions et j'ai dû sacrifier quelques jours de mon congé pour faire coïncider la date», avouera-t-elle. Pour les autres, ceux qui n'ont pas la chance ou les moyens de partir, la solution interne s'offre à eux dans toute… sa splendeur et décadence. «Que voulez vous que je vous dise, c'est comme à chaque fois, j'embarque femme et enfants et direction Port-Say. Il ne faut pas croire que c'est donné et c'est cher d'année en année avec des services qui laissent à désirer», dira pour sa part, Salim, père de deux enfants en bas âge. Fonctionnaire, il économise pour une dizaine de jours à Marsat Ben Mhidi où, entre une location d'un F2, la nourriture et quelques accessoires, ce sont facilement 12 à 15 millions de centimes qu'il laisse sur le carreau pour des vacances loin d'être inoubliables. Comme lui, ils sont des milliers d'Oranais à se contenter des plages du coin squattées par des solariums envahissants et d'estivants venus de toute l'Algérie.
Source Le Quotidien d’Oran Moncef Wafi
Le Pèlerin