Face aux islamistes et aux nationalistes
Les démocrates et partis de l'opposition sont invisibles sur la scène politique nationale. Alors que la pré-campagne pour les élections législatives fait rage, des formations et personnalités, relevant du courant démocratique, se distinguent par leur absence, laissant le terrain aux partis islamistes et autres nationalistes qui ne ratent aucune occasion, pas seulement pour faire la promotion de leurs discours, mais surtout pour revendiquer, à l'avance, leur victoire.
C'est le cas notamment, des partis islamistes dont la conviction est inébranlable. " Si les élections sont transparentes, les islamistes algériens remporteront les élections " de cessent-ils d'affirmer. Une sorte de chantage déguisé, qu'aucun responsable politique ne daigne dénoncer. Même les démocrates, prompts à la critique, se plaisent à faire la sourde oreille. Pis, ils donnent l'image de partis vaincus et résignés auxquels les enjeux de la prochaine assemblée échappent. Faut-il préciser, à cet effet, que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) n'a soufflé mot, en mesure de contrer la propagande islamiste ou s'opposer aux partis au pouvoir. Le parti de Dr. Said Sadi s'est limité à la critique des réformes et a exprimé des craintes, aussi bien que des doutes, quant à la transparence des élections. La menace islamiste et l'hégémonie des partis au pouvoir ne semblent pas beaucoup inquiéter le RCD, pourtant réputés être un rempart à l'islamisme politique et opposant radical au pouvoir. Le Front des forces socialistes (FFS)a, pour sa part, opté depuis quelques jours, pour des rencontres au niveau des wilayas. Des activités conjoncturelles et timides, loin de pouvoir égaler la forte présence dans les médias et sur le terrain de formations telles que le FLN le RND et autres Parti des travailleurs (PT) ou le Front national démocratique (FNA).
Mieux encore, des alliances sont en passe de se dessiner en prévision d'une élection où les accords partisans sont inévitables. Sur ce point, les partis islamistes préparent une union susceptible de leur assurer une bonne place au sein de l'Assemblée. Il est à s'attendre également, à un accord entre les deux principaux partis au gouvernement, FLN et RND pour contrer la concurrence islamiste. Pour les partis démocrates et personnalités relevant de ce courant, l'heure semble à la méditation et non pas à l'action. Il y a quelques jours, le président de l'Union pour la démocratie et la république (UDR), s'en est pris ouvertement et violement aux islamistes algériens, à l'occasion d'un passage de quelques minutes à la radio. Depuis, Amara Benyounes n'a plus refait surface, du moins à travers des déclarations ou autres activités, en mesure de rivaliser avec la montée des islamistes et l'intensité de la pré-campagne menée par bien d'autres formations. Même Sid Ahmed Ghozali, reconverti à l'opposition, se contente de critiquer le système en place, sans daigner faire des propositions concrètes. Ainsi, l'échiquier politique est partagé par deux camps, chacun croyant, dur comme fer, en ses chances. A considérer le cours des choses, les démocrates algériens, notamment de l'opposition, ainsi que les nouvelles voix, bien que inaudibles, qui s'élèvent pour exprimer des ambitions électorales, manquent de cohésion et risquent d'être victimes de leur désunion.
Source Les Débats Aomar Fekrache
Le Pèlerin