Les hôpitaux de nouveau menacés de paralysie.
Les hôpitaux du territoire national risquent la paralysie suite à la grève illimitée des praticiens spécialistes de la santé publique qui débute aujourd'hui.
Cette fois c’est pour de vrai. Après le report de cette grève illimitée décidée dans un premier temps pour le 1er avril, les médecins spécialistes de la santé publique entameront un débrayage illimité à compter d’aujourd’hui, 15 avril, suite à l’appel du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpssp). Les praticiens spécialistes de la santé publique reviennent à la charge, avec la détermination de faire aboutir leur plate-forme de revendications jusque-là rejetée par la tutelle. Cette dernière qualifie les actions menées ou envisagées par cette corporation d’«illégales», du moment qu’elle «a répondu à toutes les revendications légitimes des médecins spécialistes de la santé», avait expliqué le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès.
Il précisera également que la révision du statut particulier, figurant en tête des revendications des spécialistes de la santé publique, «n’est pas à l’ordre de jour. On ne touche pas aux statuts particuliers». Une réponse qui, en vérité, est loin de dissuader les protestataires de revenir à la charge et de maintenir la pression jusqu’à la satisfaction de leurs doléances socioprofessionnelles. C’est du moins ce qui a été déclaré par le Snpssp qui ne montre aucune intention de jeter l’éponge. Cette action de protestation a été décidée suite à l’échec de plusieurs mouvements de contestation et des grèves cycliques de trois jours, observées durant les mois passés. Le manque d’égard et les menaces de retenues sur salaires brandies par le ministre de la Santé ont conduit les médecins spécialistes à durcir le ton de la protestation par le recours à une grève ouverte. Soulignons également le total désaccord entre les deux parties. Le ministre annonce avoir pris en charge toutes les revendications des protestataires alors que ces derniers avancent que «leurs revendications socioprofessionnelles sont légitimes» et que les actions décidées pour les faire valoir seront menées malgré les menaces et les rétorsions de la tutelle. Il convient de signaler, par ailleurs, que la tentative de conciliation organisée le jeudi 5 avril 2012 entre les deux parties, tutelle et syndicat, s’est soldée par un échec. Pire, le Snpssp estime que pour mieux signifier leur mépris envers les praticiens spécialistes de santé publique, les responsables du secteur ont pour la première fois domicilié cette réunion en dehors du ministère de la Santé, à l’Ecole paramédicale d’Hussein Dey. «L’exécutif s’est néanmoins présenté à cette réunion, mais a posé comme préalable la présence du ministre de la Santé, eu égard à la gravité de cette crise qui perdure», explique le Snpssp dans son communiqué. Et d’ajouter que le préalable ayant été refusé par les représentants du ministère, l’exécutif s’est retiré de la réunion. Ainsi, la même source estime que le maintien du mot d’ordre de grève ouverte est le seul moyen laissé aux spécialistes de la santé publique pour se faire entendre et recouvrir leurs droits. En termes de revendications, les médecins spécialistes de la santé insistent notamment sur l’amendement du statut particulier qui est au niveau de la Fonction publique depuis mai 2011. Outre la suppression de la discrimination en matière d’imposition entre praticiens spécialistes et hospitalo-universitaires, ils réclament entre autres la révision du régime indemnitaire.
L’intersyndicale des professionnels de la santé exprime sa solidarité
L’intersyndicale des professionnels de la santé, regroupant les différentes organisations syndicales du secteur et qui se veut un espace de réflexion et d’échange ouvert à tous les partenaires sociaux relevant du secteur, a tenu exprimer, dans son communiqué, son soutien et sa solidarité aux praticiens spécialistes de la santé publique dans le cadre du conflit qui les oppose au ministère de la Santé et dénonce les mesures répressives prises à leur encontre. L’intersyndicale appelle les pouvoirs publics à l’ouverture du dialogue et la prise en charge effective des revendications des protestataires.
Yasmine Ayadi