Revendications en Algérie
L'année 2011 a démarré avec une reprise de la contestation socia le, sur un fond d'exacerbation des conflits sociaux. La grogne touche pratiquement tous les secteurs socio-économiques, jusque dans les rédactions des médias et les institutions nationales considérées comme les plus stables. Enseignement, entreprises, ministères, santé, privé et public, secteur économique, services, il n'y a pas un pan de l'activité nationale qui ne soit épargné par une incroyable protestation sociale. Les manifestants, les protestataires ou les grévistes sont tellement montés contre l'absence de dialogue pour discuter de leurs revendications, qu'ils sont prêts à tous les extrêmes. Même si le temps des immolations est semble-t-il dépassé, rien ne dit que l'expression des protestations ne va pas prendre des proportions autres. Les enseignants contractuels, après avoir été bastonnés et plusieurs jours de sit-in non-stop devant la présidence, ont en fin de compte obtenu gain de cause. Les fonctionnaires de la santé attendent leur tour qui ne semble pas loin. Les travailleurs de Sonatrach dans le Sud qui demandaient l'amélioration des conditions de travail et de salaire ont également obtenu gain de cause.
Mobiliser à chaque mouvement de protestation des milliers de policiers est absolument contre-productif, réprimer des manifestants qui ne demandent que leurs droits obéit à une logique qui, par les temps actuels, n'est franchement pas efficace.
Et puis, lorsque l'irréparable arrive, le silence des responsables des secteurs concernés se transforme subitement en 'leurs droits sont légitimes, ils vont être satisfaits''. Mais, pourquoi laisser la situation pourrir, provoquer une haine malsaine chez ceux qui revendiquent des droits qui finissent par être considérés comme légitimes, pour ensuite, quand les choses deviennent ingérables et tournant à l'émeute, on se rappelle subitement que des solutions existent et que, tout compte fait, les manifestants avaient raison. Le rôle de pompiers ne peut être joué que par un pompier.
Mais, jusqu'à quand ?
Source le Quotidien d’Oran Yazid Alilat
Le Pèlerin