Algérie…..Jeu… d’échecs
Le front des opposants à l’élection présidentielle s’organise, en commençant, d’abord, à se mettre d’accord sur un minimum commun, à savoir que le prochain rendez-vous électoral est déjà biaisé et ne sera que le remake des élections précédentes. Critiquant, au plan juridique et éthique, l’annonce du Président-candidat qui n’a pas été faite par l’intéressé, mais par le Premier ministre en poste, mais néanmoins président de la Commission nationale d’organisation des élections, alors qu’une telle annonce devait être personnelle, les principaux acteurs de l’opposition avancent des arguments qui sont autant de prémices, voire de preuves, que la prochaine élection est jouée d’avance. Et le pessimisme commence à gagner d’autres pans de la scène politique en dehors de ceux qui ont appelé au boycott. Après les doutes et les appréhensions exprimés par le parti de Mohamed Saïd, c’est désormais le candidat Benflis, via son staff, qui dénonce le parti pris des médias publics qui n’osent même pas évoquer son nom. Il en appelle au respect des missions du service public dont fait partie la Télévision nationale. Les signes de la partialité sont déjà là alors que le jeu n’a même pas commencé et que le Conseil constitutionnel n’a pas encore passé au tamis les quelque 132 dossiers de candidature déposés jusqu’ici.
Chez les partisans du quatrième mandat, le zèle bat son plein. C’est à qui récoltera le plus de signatures alors que celles des élus suffiraient largement. À ce rythme, le candidat Bouteflika pourrait engranger un nombre de signatures supérieur à 50% du nombre total des électeurs et on pourrait ainsi faire l’économie d’une élection qui grèvera le budget de l’État déjà en difficulté, et les remontrances des observateurs étrangers sur un fichier électoral toujours non assaini.
Bien malin sera celui qui pourra prévoir la suite des événements durant ce processus électoral où l’ubuesque l’emporte largement sur la logique et où les promesses côtoient les vœux pieux. Mais au bout du processus, c’est sans doute l’échec qui sera au rendez-vous. Échec et mat pour tous. Car on est loin d’une partie d’échecs classique où il n’y a que deux vis-à-vis. Il y a cette force juvénile qui fulmine sur les réseaux sociaux et, quelquefois, dans la rue, à qui on refuse de donner une chance de faire ses preuves, au prétexte que cela nuirait à la stabilité et autres arguties. Elle, qui veut être partie prenante active dans la vie publique et faire échec, enfin, aux protagonistes de ce combat douteux entre dinosaures et autres papys qui ont encore des comptes à régler.
Source Liberté Outoudert Abrous
Le Pèlerin