«Je suis l'un des fruits de Liamine Zeroual»
Le patron de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia n'est pas démissionnaire et laisse le soin à celui qui l'a nommé de prendre la décision de son maintien ou non à la tête du gouvernement, sachant que certains partis et même personnalités nationales ont appelé à la mise en place d'un nouveau gouvernement qui chapeautera les prochaines élections législatives attendues pour la première quinzaine du mois de mai.
Dans une conférence de presse qu’il a animée hier au siège du RND, à l’issue des travaux de la 5e session du conseil national de son parti, M. Ouyahia a répondu aux rumeurs qui circulent sur son départ du gouvernement en s’interrogeant : «Pourquoi les législatives de 2002 et 2007 ont été chapeautées par deux Chefs du gouvernements, tous deux SG d’un parti, il s’agit de Ali Benfliss et Abdelaziz Belkhadem (FLN) sans que cela ne pose de problèmes ?» Selon le Premier ministre, «les prérogatives de nommer ou de maintenir un Premier ministre relève d’une autorité», avant d’ajouter : «Un Premier ministre vient pour partir». M. Ouyahia ne déposera donc pas sa démission, c’est au chef de l’Etat de décider de son maintien ou non. Dans ce contexte, il dira que le sort des ministres du MSP au gouvernement est également entre les mains du président de la République, puisqu’ils n’ont pas déposé leur démission. Il faut souligner que le MSP, qui a quitté l’Alliance présidentielle, compte quatre ministres au gouvernement.
D’autre part, M. Ouyahia n’a pas démenti le fait qu’une réunion au sommet de l’Etat a eu lieu avec le Président Bouteflika, sans en dévoiler l’ordre du jour et déclarant : «Dire de quoi il s’agit ça serait grave».
Indiquant qu’il est le fruit de l’ex-président de la République, Liamine Zeroual, il dira concernant ses ambitions pour la présidentielle de 2014 qu’il s’agit d’une rencontre entre un homme et son destin. Il ajoutera : «On ne se veut pas d’être président de la République mais il s’agit de servir». Dans ce contexte, il dira qu’il n’y a pas de guerre de succession avant de s’interroger : «Pensez-vous qu’un quatrième mandat pour Bouteflika sera bénéfique pour l’Algérie ?»
Ouyahia préfère ne pas précipiter les événements et attendre d’abord les résultats des législatives puis l’amendement de la Constitution. Sur ce point, le RND défend la limitation des mandats présidentiels alors qu’en 2008 il avait voté pour la non limitation des mandats, et c’est M. Ouyahia qui avait présenté le projet d’amendement de la Constitution au Parlement. Un «paradoxe» qui ne dérange le patron du RND qui explique qu’il s’agit d’une situation «exceptionnelle», tout en défendant «sa crédibilité personnelle».
«J’ai des inquiétudes non pas des barbus mais du taux de participation aux législatives»
Interrogé sur le risque de la montée des islamistes, il répondra : «Je ne crains pas les barbus», mais le grand enjeu, selon lui, c’est la participation des Algériens au prochain scrutin avant de rappeler que la Constitution de 96 et le système électoral sont déjà une garantie.
Revenant à la question de l’Alliance présidentielle, le patron du RND rappellera que celle-ci a été conçue autour du président de la République ; chaque parti défend son programme et utilisera ses armes au prochain rendez-vous électoral. Selon lui, le RND continuera de soutenir Bouteflika, comme c’est le cas pour le FLN qui le soutiendra pour des raisons notamment «organiques». Il a souhaité la paix au MSP qui s’est retiré de cette alliance tout en gardant ses ministres au gouvernement, rappelant que le travail au niveau du Parlement a été achevé et il ne reste que la validation du projet de loi relatif à la wilaya qui sera assuré par le FLN et le RND le 18 janvier prochain. Il qualifiera son parti de «cadet indispensable à l’APN» puisque le vote des lois organiques demande 195 voix. M. Ouyahia n’a pas écarté l’élargissement de l’Alliance, citant le parti de Amara Benyounes, qui une fois agréé, pourrait en faire partie puisqu’il soutient le Président Bouteflika.
«Le Président n’a pas besoin de la sympathie de quelqu’un»
Dans ce cadre, il a rappelé que le MSP a dit non pour six lois relatives aux réformes comme c’est le cas pour le Parti des travailleurs. Sur cette formation politique, le patron du RND dira à Mme Louisa Hanoune que le président de la République n’a pas besoin de sympathie de quelqu’un en s’interrogeant : «Comment peut-on dire que le Président est sympa et en même temps remettre en cause le Parlement et dire que deux partis ont vidé les réformes ?» Dans ce cadre, il a rappelé qu’au total 600 amendements ont été apportés aux six projets de loi alors que son parti n’a remis aucun amendement, ajoutant que dans le cadre de l’examen du projet de loi portant sur la représentation des femmes au niveau de la commission de l’APN son parti a été pour le maintien du quota de 30% avec ses six représentants. Mais «c’est la majorité qui a gagné». Pour ce qui est de la validation de ces lois par le Conseil constitutionnel, M. Ouyahia n’a pas convaincu concernant la fin de mandat du président Bessaieh et deux autres membres
Source Le Jour d’Algérie Nacera Chenafi
Le Pèlerin