L’avenir réside dans l’Union pour la Méditerranée
En présentant son livre pour la première fois en Algérie, le président de l’Association France-Maghreb appelle à jeter de véritables passerelles entre les deux rives de la Méditerranée.
«Je ne suis pas écrivain... je n’ai pas écris un livre d’ailleurs... j’ai juste raconté une histoire», déclare d’emblée l’auteur d’un livre intitulé «Bienvenue à Alger»... Quand les hommes se retrouvent... (Edition l’Aube) pour entamer sa conférence devant un public connaisseur, attentif et surtout adepte des bons mots et des belles actions. «Les bons mots murissent et les mauvais périssent» pour reprendre Victor Hugo. Le conférencier, hôte de la ville la plus culturelle de Yemma Gouraya, «Bougie la belle, la perle de la Méditerranée souhaitée» est un pied-noir d’origine italienne, aujourd’hui établi à Marseille. Après ses nombreux voyages en Algérie, depuis son premier retour au pays de sa naissance et de son enfance le 16 novembre 2003, l’auteur d’un livre émouvant, «Bienvenue à Alger», Pierre-Henri Papalardo en l’occurrence, s’est prêté avec joie aux questions-réponses, sans tabou ni appréhension lors d’une rencontre avec le public béjaoui, samedi dernier au TRB Malek-Bouguermouh, invité de «La ballade littéraire et artistique, les passeurs de rêve» et de l’association des journalistes et correspondants de la wilaya de Béjaïa. «J’ai contribué à la fondation de l’Association France-Maghreb dans le but de réhabiliter et d’entretenir les cimetières français en Algérie par devoir de mémoire, d’une part, et surtout de rapprocher les rives de la Méditerranée et leurs communautés, d’autre part.» «Quand il y a le feu à la maison... la première réaction qui nous vient à la tête est de la quitter», tel était la réponse de Pierre-Henri Papalardo à une dame retraitée de l’éducation, sans pouvoir retenir ses émotions pour laisser couler des larmes en marquant un temps d’arrêt. La question de la dame était de savoir le pourquoi de la décision des pieds-noirs de quitter l’Algérie, eux qui étaient considérés comme des Algériens à part entière, voulant insinuer ainsi qu’elle aussi était coupée de ses meilleurs amis(es) pieds-noirs. «Oui, du jour au lendemain, nous sommes devenus des rapatriés, mais nous nous sentions expatriés», réplique le conférencier. «Nous étions mal accueillis, mis à l’index et parfois même maltraités... Nous avons tout simplement souffert nous aussi de notre sort sans l’avoir choisi.» En somme, un après-midi émotif plein de joie et de convivialité. En outre, cette rencontre n’a pas été sans aborder beaucoup d’autres sujets en sortant du thème de la rencontre. Ce qui a permis d’ailleurs, à l’auteur, d’étaler ses visions sur l’avenir. En effet, tout au long de la rencontre au cours de laquelle le président de l’Association France-Maghreb, a présenté son livre, des questions ont été posées abordant divers aspects dont celui des relations algéro-françaises.
A cet effet, en répondant sans complexe ni autre esquive à toutes les questions, même à celles qualifiant l’OAS (Organisation armée secrète), bras armé des pieds-noirs, Papalardo a fait montre de beaucoup de sagesse, d’intelligence. Il n’a pas omis, par ailleurs, après des réponses pointilleuses, d’appeler la nouvelle génération à regarder vers l’avenir «pour s’assurer que la force, la détermination, l’humilité et la foi inébranlable des hommes simples changent le monde, au-delà des ego démesurés, de la vanité et des intérêts financiers et électoraux de nos élus». Avec les politiques, notamment français, le conférencier n’a pas été tendre. Ainsi, regrettant et dénonçant les polémiques que suscitent des hommes politiques de part et d’autre de la Méditerranée, Pierre-Henri Pappalardo, appelle à transcender les ressentiments à la fois douloureux et contre-productifs, pour jeter de véritables passerelles entre les deux rives de la Méditerranée. «Il est temps de penser au rapprochement fraternel, à une amitié sans faille entre les deux rives de la Méditerranée... Sur ce chapitre je souhaite voir Alger comme capitale, la seule à même de réussir le projet, de l’Union pour la Méditerranée...»
Source L’Expression Boualem Chouali
Le Pèlerin