Conseil National du RCD - La pollution du champ politique dénoncée
Pollution et stratégie du chaos. C’est, entre autres, ce que le conseil national du RCD, réuni vendredi à Alger, a dénoncé chez le pouvoir et système en place qui organisent des élections législatives pendant que le pays vit un désastre social et économique.
Conséquemment, le RCD, qui a fait le choix résolu de s’inscrire en faux du processus électoral en cours, ne pouvait produire autre observation politique que celle qui met à nu les travers nombreux du système et du pouvoir qui l’incarne. «Au désarroi des citoyens menacés par le chômage, la paupérisation, le déficit en logements et l’absence de soins les plus élémentaires — aggravée par une récurrente et criminelle pénurie de molécules (cancers, maladies cardiovasculaires…) —, le système en place s’apprête à rééditer un simulacre d’élections, au demeurant réglées par les quotas répartis par des officines occulte », note la résolution finale du CN du RCD, ajoutant : «A cet effet, les membres du conseil national se sont déclarés outrés par la pollution du champ politique et la stratégie du chaos érigées en principe cardinal de gestion de la société, au vu du marchandage, de l’agitation et du vil mercantilisme qui ont dominé la constitution de l’ensemble des listes.» Le conseil national du RCD atteste, par ailleurs, que «ces élections seront sanctionnées par une abstention massive d’autant qu’elles relèvent d’une administration aussi incompétente que partiale». Soulignant, une fois de plus, les mécanismes devant prévaloir afin de redonner du crédit aux opérations électorales, le conseil national du parti en rappelle deux fondamentaux : l’assainissement du fichier électoral par une commission indépendante et une surveillance internationale massive et de qualité. Ceci outre, évidemment, une volonté réelle de changement. La situation régionale, notamment l’enlisement dans le conflit malien, a été également au menu des préoccupations du conseil national du RCD qui a relevé «les dangers que représente la déstabilisation de toute la zone sahélienne». «La question relative au statut et à la condition sociale des populations touarègues, refoulées par tous les Etats concernés, reste entièrement posée et ne saurait s’accommoder d’une quelconque fébrilité ni manœuvre politicienne. Le pouvoir algérien est appelé, plus que jamais, à se déterminer et à cesser de tergiverser entre ses manipulations de l’islamisme au niveau interne tout en essayant de recomposer, au niveau international, son rôle de sous-traitant au plan sécuritaire dans le Sahel.» Le conseil national du RCD appelle aussi à une mobilisation forte pour la célébration du 20 Avril, 32e anniversaire du printemps amazigh.
Sofiane Aït Iflis