Rumeurs autour d’un quatrième mandat
Sept mois sont passés depuis que le Président Bouteflika a prononcé l'expression «tab djnanou». Ce qui a laissé comprendre qu'il n'est plus question d'aller à un quatrième mandat et voilà que des parties se déclarent une guerre médiatique sur l'après-2014 alors que le concerné ne dit rien. Dans ce cadre, un député milliardaire du FLN se paie la page 3 du quotidien arabophone «El Khabar» et une «oreille» en Une, pour appeler le Président Bouteflika et réclamer de lui un quatrième mandat pour 2014. Dans la page 2 c'est le contraire, un article affirme que l'ancien Chef du gouvernement, Ali Benflis sera candidat lors de la prochaine présidentielle en ayant des «garanties» que le chef de l'Etat ne se représentera pas. Le 8 mai dernier, à la veille des dernières législatives, le Président Bouteflika a prononcé la fameuse phrase : «Djili tab djnanou» (Ma génération est finie, Ndlr). «C'est l'heure de passer le flambeau aux jeunes, explique le Président. 50 ans après l'indépendance, nous sommes toujours au pouvoir. Il est temps de le céder aux jeunes». Cependant, à moins de deux ans de la fin du troisième mandat, la fièvre de l'après-2014 est à son sommet et toutes les manœuvres semblent permises, à la veille des élections locales. Bahaeddine Tliba, 33 ans, député de la circonscription d'Annaba a publié son intervention tenue dans cette wilaya comme publicité dans l'édition d'«El Khabar» du mardi 27 novembre. Dans cette intervention, il est écrit : «En mon nom et à la place de tous les bienfaiteurs, hommes et femmes, j'appelle si Abdelakder El Mali… j'exhorte le moudjahid Abdelaziz Bouteflika à se présenter pour un autre mandat comme président de la République». Un quatrième mandat, selon ce député, sera celui de «l'ascension et de la transmission» du flambeau aux nouvelles générations. Dans la même édition, il est annoncé la candidature de Ali Benflis à la prochaine présidentielle, ce qui n'est pas étonnant pour un homme politique qui a essayé sa chance en 2004 sans succès mais qui peut avoir des ambitions pour 2014. Cependant, ce qui est étonnant, c'est quand on rapporte que «Benflis aurait reçu des garanties sur le fait que le Président Bouteflika ne se portera pas candidat pour un quatrième mandat». Ali Benflis était toujours présenté comme un fidèle du Président Bouteflika. En 1999, il était son directeur de campagne, il devient directeur de cabinet quand M. Bouteflika accède à la fonction suprême. En août 2000, il est nommé Chef du gouvernement. En septembre 2001, il prend la casquette supplémentaire de secrétaire général du FLN. Mais la situation se renverse quand Benflis se porte candidat à la présidentielle de 2004 au nom du FLN contre Bouteflika soutenu aussi par le vieux parti. Le 9 avril, ce fut la grande défaite pour Benflis qui disparaît et voilà que huit ans après c'est apparemment le retour par la porte de la présidentielle. Il est à souligner que la candidature de Benflis serait sérieuse du fait que ce dernier aurait déjà entamé une série de réunions avec de hauts cadres des associations et du FLN, sachant qu'au niveau de l'ex- parti unique, la situation n'est pas encore stable quant au mouvement qui veut couper la route vers 2014 à Belkhadem. Alors que ce dernier joue toujours la carte du président Bouteflika en répétant à plusieurs occasions que ce sera le candidat du parti si Dieu le veut et qu'il se prononcera sur sa candidature quand Bouteflika décidera de ne pas briguer un quatrième mandat. Autre nom qui figure parmi les probables candidats à la prochaine présidentielle, l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Ce dernier fait face depuis les dernières législatives à des tensions qui persistent au sein du RND, malgré ses appels à la réconciliation. Dans ce cadre, les frondeurs ont nommé Yahia Guidoum comme coordinateur pour destituer Ouyahia. L'avenir du secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, sera décidé lors du prochain congrès du parti prévu l'année prochaine. Du côté des islamistes, le président du MSP, Bouguerra Soltani, ne cache pas ses ambitions de devenir président de la République, mais la réalité est difficile pour ce courant dispersé. Toutefois, tout l'enjeu de la prochaine présidentielle réside dans la révision du texte fondamental de la République, dont la commission d'élaboration du texte sera installée prochainement, selon le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia. Il sera question notamment de prendre la décision finale concernant le «recul sur la non-limitation du mandat présidentiel», un amendement introduit dans la révision de la Constitution en 2008.
Source Le Quotidien d’Oran Nacera Bechar
Le Pèlerin