Les législatives pour tremplin
Bouteflika convoquera dans quelques jours le corps électoral. Sans préciser la date exacte, celle-ci interviendra à la fin de la session d'automne du Parlement, c’est-à-dire à la fin du mois en cours.
La préparation des prochaines élections législatives se confirme sous la direction du Premier ministre Ahmed Ouyahia, puisque c’est lui qui préside la commission nationale des élections et c’est ce même gouvernement qui assurera la présence des observateurs étrangers. Cependant, si dans un passé récent, on s’interrogeait sur la participation des électeurs, avec l’expérience de 2007 qui a connu une forte abstention, cette fois-ci, on ne connaît pas le nombre de partis qui seront en course. Le Président Bouteflika convoquera dans quelques jours le corps électoral. Sans préciser la date exacte, celle-ci interviendra à la fin de la session d’automne du Parlement, c’est-à-dire à la fin du mois en cours. Lors d’un Conseil des ministres tenu dimanche dernier, le chef de l’Etat a indiqué que «le corps électoral sera convoqué dès la fin de la session d’automne du Parlement pour la tenue, au cours du printemps prochain, des élections législatives, puis, comme je l’ai déjà annoncé en avril dernier, je soumettrai au Parlement le projet de révision de la Constitution dans le respect des dispositions énoncées par cette loi fondamentale». Dans ce cadre, il a exprimé sa joie de voir se dérouler les prochaines échéances dans une «pluralité sans précédent, avec la participation d’une classe politique qui sera renforcée par de nouveaux partis et les facilitations que la loi a mis en place en faveur des candidats indépendants». Ainsi, le Président Bouteflika confirme la participation de nouvelles formations politiques qui obtiendront leur agrément, une fois le projet de loi sur les partis politiques validé par le Conseil de la nation. Cependant, on ignore en réalité combien de partis obtientront le cachet de l’Intérieur sachant que le nombre de nouveaux partis est important puisque celui-ci a doublé depuis l’annonce des réformes politiques, le 15 avril dernier. Toutefois, dans une récente déclaration, le ministre de l’Intérieur, avait indiqué que quatre à six partis remplissaient déjà les conditions d’agrément sans préciser de qui il s’agissait. Des rumeurs circulent déjà sur les partis concernés. Il s’agit notamment de l’UDR de Amara Benyounès, le parti de l’ex- candidat à la présidentielle, Mohamed Saïd et le parti de Abdellah Djaballah (le front pour la justice et le développement). Mais ceux qui attendent l’agrément sont nombreux et préparent déjà le dépôt de leur demande à l’instar d’«El Taghyir» de Abdelmadjid Menasra (ex-MSP), le parti d’El Wafa de l’ancien chef du gouvernement, Si Ahmed Ghozali, le parti de l’ex-SG d’El Islah, Djamel Benadessalem et la liste est longue. Il faut dire que c’est à travers l’agrément, qu’on pourra imaginer le prochain paysage politique. Même si sur le terrain, les nouveaux partis n’auront pas assez de temps pour préparer les prochaines élections. Certains partis, à l’instar du RCD, ont réclamé comme condition pour participer à ces élections, la présence d’observateurs étrangers. Dans ce cadre, le Président Bouteflika a réitéré sa détermination à veiller à la réunion de toutes les garanties de transparence des prochaines élections législatives, annonçant que l’Algérie fera appel, à cette occasion, aux observateurs internationaux. Dans ce cadre, il a chargé le gouvernement d’engager «sans délai» les démarches requises auprès de la Ligue des Etats arabes, de l’Union africaine, de l’Organisation de la Conférence islamique, de l’Union européenne et des Nations unies pour inviter toutes les organisations à dépêcher de «manière significative» leurs observateurs aux prochaines élections législatives. D’autre part, le Président n’a pas caché sa satisfaction du Parlement quant à l’avancement des réformes et pourtant les projets de loi soumis à cette institution ont été validés juste par deux partis, le RND et le FLN, majoritaire. Alors que l’opposition espérait une deuxième lecture. A ce propos, il dira que «le gouvernement a été au rendez-vous en déposant sur le bureau du Parlement l’ensemble des projets de loi relatifs à ces réformes. Le Parlement finalise, quant à lui, en ce moment souverainement et démocratiquement, sa prise de décision sur ces projets de loi, dont celles revêtant un caractère organique, feront l’objet d’avis du Conseil constitutionnel». Pour sa part, le ministre de l’Intérieur a indiqué que l’élaboration des textes réglementaires requis pour l’organisation des élections législatives a été entamée et seront disponibles dans les jours qui suivront la convocation du corps électoral.
Source Le Jour d’Algérie Nacera Chenafi
Le Pèlerin