L’Algérie cède aux pressions de l’UE
La transparence des prochaines élections locales prévues le 29 novembre courant préoccupe en haut lieu les pouvoirs publics. L'Union européenne aussi.
Cette dernière vient de remettre sur la table les fameuses recommandations qu'elle avait formulées au lendemain des élections législatives du 10 mai dernier, à l'occasion de la récente visite de Catherine Ashton, la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne. Si l'insistance de l'UE quant à la transparence des élections en Algérie s'apparente à des remontrances partant du constat de ses observateurs qui ont relevé plusieurs carences à l'issue des dernières législatives, force est de constater cependant la volte-face des autorités algériennes à ce sujet. En effet, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, vient de désavouer les propos de Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qui avait déclaré que les recommandations de la mission d'observation européenne ne pouvaient être concrétisées. Autrement dit, l'Algérie appliquera 17 des 38 recommandations contenues dans le rapport de la mission des observateurs dépêchés par l'UE à l'occasion des élections législatives du 10 mai dernier, a affirmé Mourad Medelci. «Nous sommes en pleine campagne électorale et avons reçu récemment un rapport de l'UE sur les élections législatives en Algérie. Nous appliquerons 17 des 38 recommandations contenues dans le rapport», a déclaré Medelci à la presse à l'issue de ses entretiens avec la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, Mme Catherine Ashton qui effectue une visite en Algérie. Mourad Medelci a indiqué avoir procédé avec Mme Ashton à une évaluation de la concertation politique entre les deux parties et convenu de «l'élargir et de la promouvoir». En d'autres termes, l'Algérie a succombé aux recommandations de l'UE qui a exprimé son souhait de voir les prochaines élections locales se dérouler dans de meilleures conditions que les dernières législatives. En acceptant d'appliquer 17 des 38 recommandations, l'Algérie fait preuve de bon élève soucieux d'assurer la réussite du processus électoral et de pa-rachever les réformes politiques engagées par le président de la République. L'UE de son côté, qui avait accepté de dépêcher une mission d'observateurs à l'occasion des élections législatives, laisse entendre, en filigrane certes, que le déroulement des élections, les précédentes législatives notamment, a été entaché d'irrégularités. Sans pour autant s'en alarmer certes, mais l'empressement de l'UE qui a dépêché Catherine Ashton à Alger renseigne sur l'importance de la situation. L'établissement d'un fichier électoral «consolidé» et la publication systématique des listes définitives des électeurs et des procès-verbaux des résultats de chaque bureau de vote sur le site Internet de l'administration, l'ouverture aux partis de l'accès à toutes les étapes du processus électoral, la simplification des démarches concernant la création des partis, l'autorisation des réunions publiques hors salle et la présence de tous les représentants de partis dans les bureaux de vote sont, entre autres, les principales recommandations de l'UE afin d'assurer la transparence des élections.
Source Les Débats M.Aït habane
Le Pèlerin