Après quatre jours d’émeutes dans l’Algérois Retour progressif à la normale
Trois jours après le déclenchement de violentes émeutes, le calme revenir peu à peu place dans différents quartiers de la capitale.
Une virée effectuée, dans l’après-midi d’hier, au niveau des principales artères d’Alger a permis de constater le cours ordinaire de la vie, même si les citadins demeurent encore sous le choc des journées précédentes. Du quartier de Triolet à Bab El Oued, lieu de l’éclatement des manifestations, mercredi denier, aux extrémités de Bab Ezzouar, la situation prévalant durant la journée d’hier est pour le moins que l’on puisse dire ordinaire.
Contrairement à la veille, la majorité des magasins, cafétérias, restaurants, boutiques et buralistes ont été ouverts et le trafic était, comme d’habitude, dense en cette fin de journée, aux quartiers des Trois-Horloges, à Bab El Oued. Les commerçants du marché jouxtant l’endroit ont étalé leurs marchandises et les citoyens ne semblaient point inquiets d’une éventuelle reprise des émeutes. A quelques mètres du marché, le commissariat du 5e affiche une sérénité ordinaire et aucun dispositif sécuritaire particulier n’est présent sur les parages. Seules les sentinelles de gardes sont visibles sur les différents postes et le commissariat fonctionne le plus normalement. «Oui, aujourd’hui, il n’y a pas de grabuge et j’espère que ça va continuer comme ça. Personne n’est pour les émeutes. Je crois que ceux qui alimentent la violence sont malades, parce que la violence ne mène à rien, voire elle aggrave la situation. Dites-moi dans quel intérêt on saccage et vole les biens des autres », s’indigne un vendeur de téléphones portables, au quartier de Bologhine.
Notre interlocuteur qui revenait sur les scènes de violence, vécues durant les trois derniers jours, ajoute, pour appuyer ses dires, que « la quasi-totalité des manifestants ne dépasse pas les 15 ans. Ils sont inconscients de ce qu’ils sont en train de faire. Il y a bien sûr des manipulations dans tout ça et je crois que la faute revient, en premier lieu, aux parents ». A la cafétéria dénommée La presse, tout près de Triolet, une ambiance bonne enfant y règne. Le gérant du local affirme, à son tour, vouloir terminer avec les émeutes et « laisser les gens tranquilles», pour reprendre son expression : « il y a certes des revendications légitimes à faire valoir, mais pas de cette façon.
Il n’y a que les voleurs et autres délinquants qui tirent profit dans de cette violence. Pour ce qui nous concerne, nous avons, bien sûr, gardé notre cafétéria fermée ces trois derniers jours, comme la majorité des commerçants d’ailleurs. Nous ne voulions pas prendre le risque de voir tout le local saccagé ».
En sus des commerces, les boulangers ont travaillé toute la journée. Un professionnel du pain traditionnel souligne avoir gardé le pétrin en marche toute la nuit précédente pour satisfaire la demande « importante », dit-il, des clients : « il y a des rumeurs qui font état de pénurie de farine, ce qui explique ce rush de citoyens. Mais en réalité, rien de tout ça n’est vrai.
L’approvisionnement se fait quotidiennement, je dirai même qu’il y a des boulangeries qui disposent d’un surplus en la matière. Donc, il n’y a pas lieu de s’en inquiéter et c’est ce que nous ne cessons d’expliquer aux gens.»
Source Horizons M Kechad
Le Pèlerin