Du scénario catastrophe au déficit de ressources
Les pouvoirs publics ont opté pour le développement du nucléaire en Algérie. Le choix a été arrêté encore une fois sans qu’un débat élargi sur la question soit ouvert. Le quotidien Liberté, en faisant appel à des contributions et réactions d’experts et de citoyens, aura permis de poser la problématique. L’initiative aura également l’avantage de lancer le débat qui devrait être enrichi et approfondi, tant les enjeux sont extrêmement importants et peuvent hypothéquer l’avenir des générations futures.
En clair, faut-il développer le nucléaire à des fins civiles en Algérie ? Les avis des experts et des citoyens sont partagés sur le sujet, les opposants mettent en avant les risques qu’il fait peser sur la population. En effet, l’incident japonais réveille le sentiment que la filière nucléaire à l’échelle mondiale ne parvient pas à maîtriser l’atome. L’humanité, on vient de l’apprendre, n’est toujours pas à l’abri de catastrophes nucléaires. L’Algérie, proche de l’Europe, n’est pas protégée, à l’instar des autres pays, des méfaits de la propagation de nuages radioactifs, conséquence de potentiels accidents dans l’exploitation des réacteurs, qu’ils soient endogènes ou exogènes (tremblements de terre, tempêtes, crashs d’avions…).
Disposant d’un gisement solaire, parmi les plus importants au monde, de surcroît inépuisable, l’Algérie ne semble pas dans la position d’un pays en manque de ressources énergétiques comme le Japon ou la France.
De plus, beaucoup de contraintes obstruent la marche vers le développement du nucléaire en Algérie. Des ressources en uranium dans le pays pour l’heure limitées, une forte dépendance technologique à l’égard des fournisseurs de réacteurs, et de technologies du nucléaire, un immense effort de formation étalé sur au moins 20 ans à engager, une incertitude sur la maîtrise du stockage des déchets radioactifs, sans oublier l’exposition du personnel, notamment de maintenance, aux radiations, pouvant entraîner à la longue des cancers, soit autant de freins susceptibles de dissuader l’Algérie d’enfourcher une telle voie.
Les défenseurs du nucléaire, eux, soutiennent que ce choix est incontournable pour l’Algérie. La satisfaction à long terme des besoins locaux en énergie passe inéluctablement par le développement de cette filière. Pourtant, entre une Algérie “dépotoir” de produits radioactifs ou détentrice d’une industrie à haut risque et une puissance énergétique dans le solaire, beaucoup d’Algériens n’hésiteraient pas une seconde. En un mot, ils pencheraient pour le second scénario.
Mais, encore une fois, un débat élargi aux experts et aux membres de la société civile jetterait davantage de lumière dans ce dossier et faciliterait la prise de décision.
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Source Liberté Khaled R
Libecosup@yahoo.fr
Le Pèlerin