Il a fallu l’attentat de Tiguentourine pour faire prendre conscience aux autorités du danger qui guette ce Grand Sud. Mais surtout de l’importance de l’implication de la population pour faire face à l’insécurité qui règne au seuil de nos frontières. Le ministre de l’Intérieur a, dans ce contexte, affirmé que l’Etat algérien ne ménagera aucun effort pour protéger ses frontières, signalant que 253 postes budgétaires, dans le corps de la sûreté nationale, ont été accordés aux wilayas du Sud. Il a aussi fait état de la programmation de nombreux projets, touchant différents domaines socio-économiques. Un investissement qui pourrait jouer en faveur de l’épanouissement de la jeunesse du Sud qui, aujourd’hui, n’a d’autre choix que de faire dans la contrebande, le trafic d’armes ou de rejoindre Al-Qaîda. L’oisiveté et le chômage sont la source de tous les maux de cette catégorie qui est aujourd’hui une cible facile des groupes armés.
Ces préoccupations et bien d’autres ont été soulevées jeudi dernier par les notables et les représentants de la société civile de la wilaya d’Illizi lors d’une rencontre de concertation sur le développement des régions du Sud avec Daho Ould Kablia. Elles se sont articulées autour, notamment, de l’octroi de facilitations pour encourager les entreprises de réalisation à travailler dans cette région éloignée (près de 2 000 km au sud-est d’Alger), la réalisation de puits pastoraux, le renforcement de l’approvisionnement en aliment de bétail, ainsi que l’encouragement de l’investissement créateur d’emplois et l’exonération fiscale pour les commerçants et artisans.
Plus de 2 030 emplois, tous secteurs confondus, ont été accordés, ces dernières années, aux wilayas du Sud, se défend, pour sa part, le ministre de l’Intérieur. Dans son allocution d'ouverture de cette rencontre, il a indiqué que «la wilaya d’Illizi a bénéficié de 61 postes au niveau des institutions administratives sur un total de 487 réservés aux wilayas du Sud».
Dans un souci de formation de cadres compétents dans la région, l’Etat a projeté la création dans cette même wilaya d’un centre universitaire «susceptible de contribuer à l’amélioration du niveau pédagogique dans la région», apprend-on, par ailleurs, du ministre. Daho Ould Kablia qui se veut aussi rassurant, affirme que cette attention concerne l’ensemble des domaines et secteurs liés au développement social et économique et au bien-être des populations de ces régions.