L'Agence international de l'Energie prévient contre un «choc»
Le prix du pétrole a reculé lundi pour s'établir à 100,47 dollars le baril contre 102,61 dollars une semaine auparavant, a indiqué hier, l'OPEP sur son site internet. Le prix du panier Opep a perdu 2,14 dollars à 100,47 dollars le baril, lundi contre 102,61 dollars le baril lundi dernier, précise l'OPEP.
Le prix du panier de l'OPEP qui avait refranchi le seuil des 100 dollars le 2 mai dernier dans le sillage d'une légère reprise des cours sur les marchés mondiaux, reste loin du pic atteint en février de 114,94 dollars. La tendance actuelle des prix du panier Opep, est étroitement liée à l'évolution des prix du brut sur les marchés mondiaux qui pâtissent des difficultés budgétaire en zone euro.
Toutefois, l'Opep a maintenu sa prévision de demande mondiale de brut en 2013 à 89,66 millions de barils par jour (mbj), selon son rapport mensuel publié vendredi dernier. L'Opep qui produit environ 35 % du pétrole mondial, tablait auparavant, sur une demande de 89,67 mbj cette année. L'estimation pour 2012 a été revue à la hausse à 88,87 mbj contre 88,83 mbj précédemment. L'Opep avait abouti lors de sa 162ème réunion tenue en décembre dernier, à maintenir inchangés ses quotas de production à 30 millions de barils par jour, rappelle-t-on. Le panier de l'Opep comprend le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie Saoudite), Murban (EAU) et le BCF 17 (Venezuela).
Dans son rapport annuel rendu public hier, l'Agence international de l'Energie (AIE) a prédit, quant elle, une baisse conséquente dans les mois et années à venir.
La principale cause, a-t-elle expliqué, est la faible demande saisonnière due à la crise financière internationale persistante, notamment en Europe. Les prévisions de croissance mondiale, toujours inchangées, restent négatives pour le marché pétrolier, ajoute l'Agence. Mais l'élément le plus influent est l'exploitation du pétrole non conventionnel (de schiste) en Amérique du Nord qui va créer, selon le rapport de l'AIE, une véritable onde de choc pour le marché pétrolier mondial, comparable dans ses effets à la hausse de la demande chinoise pour l'or noir. L'AIE prévoit ainsi que la capacité de production de pétrole brut planétaire, augmentera de 8,3 millions de barils par jour (mbj) entre 2012 et 2018 pour atteindre 103 mbj, des projections globalement un peu plus élevées que dans son précédent rapport semestriel. Parallèlement, la demande devrait augmenter de 6,9 mbj, à 96,68 mbj. En plus clair, il y aura plus de pétrole sur le marché mondial, ce qui provoquera automatiquement une chute vertigineuse de son prix. Ces informations devraient faire peur aux autorités algériennes, dont l'essentiel des rentes provient de l'exportation des hydrocarbures. Il y a quelques jours, le ministre des Finances a appelé à la prudence dans les dépenses publiques. Tout en expliquant que toute baisse ne va pas remettre en cause la politique des salaires et touchera plutôt les grands projets structurel, Karim Djoudi a néanmoins, annoncé la couleur en mettant en garde quant au risque de voir le programme d'investissement public revu à la baisse en cas de baisse des prix du pétrole.
Source Les Débats Aomar F.
Le Pèlerin