Europe – Algérie - Le droit et le politique
Bien entendu, il faut revenir à la base. Le visa n’est pas un droit et son refus ne peut être justifié. C’est un acte de souveraineté de chaque état. Mais dès lors qu’il intègre une dimension politique et qu’il devient un sujet de polémique voire de tension diplomatique, ce titre de séjour se transforme en monnaie d’échange, voire de compromis entre états.
Entre l’Algérie et la France, il n’y a pas que l’histoire qui pose problème. La libre circulation des biens et des personnes constitue un autre point de fixation entre les deux pays. Tout a commencé avec la vague de terrorisme qui a frappé l’Algérie au début des années 1990 et qui a poussé l’Hexagone, suivi ensuite par l’Europe, à adopter une politique de restriction en matière de délivrance de visas.
Alger a toujours contesté cette politique qu’elle a qualifiée de discriminatoire d’autant qu’elle est signataire de l’accord d’association censé faciliter la libre circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée. Rien n’est fait. Les visas sont délivrés au compte-gouttes et la montée de l’extrême droite non seulement en France mais un peu partout dans le Vieux Continent aura mis en veilleuse tous les espoirs.
Après l’argument de l’islamisme, quoique l’Europe soit très mal placée pour justifier les refus, vu qu’elle a accueilli des milliers d’intégristes recherchés dans le monde arabe pour terrorisme, voilà qu’on nous ressort aujourd’hui une recette vieille comme le monde. En l’occurrence, il y a de moins en moins de visas pour une raison très simple : son détenteur profite pour s’installer définitivement dans l’Hexagone où ailleurs dans l’espace Schengen où il bénéficie, illégalement, de soins médicaux.
Bien entendu, il faut revenir à la base. Le visa n’est pas un droit et son refus ne peut être justifié. C’est un acte de souveraineté de chaque état. Mais dès lors qu’il intègre une dimension politique et qu’il devient un sujet de polémique, voire de tension diplomatique, ce titre de séjour se transforme en monnaie d’échange, voire de compromis entre états.
Dans le cas des demandes algériennes, la France semble appliquer, mais avec moins de radicalisme, une certaine stratégie des quotas qui ne dit pas son nom. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de savoir pourquoi il y a moins de réponses négatives, peut-être parce que tout simplement il y a moins de requêtes, mais il s’agit de savoir jusqu’où ira la France en particulier et l’UE en général dans la gestion de ce dossier. à moins que le discours sur la prospérité partagée ne soit que de la poudre aux yeux et que l’Europe est en train de devenir cette citadelle infranchissable propre à l’espace judéo-chrétien.
Source Liberté Salim Tamani
Le Pèlerin