En attendant l’ONU et la Ligue arabe
L’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) ont répondu favorablement à la demande de l’Algérie d’envoyer des observateurs pour les prochaines élections législatives, reste l’ONU, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
C’est ce qu’a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, dans une ultime tentative de rassurer les partis politiques, notamment le RCD, qui conditionnent leur participation à ce rendez-vous électoral par la présence d’observateurs étrangers. «L’UE a d’ores et déjà répondu, l’UA également. Nous n’avons aucun doute que l’ONU s’associera à cet effort et que la Ligue arabe et l’OCI le feront également», a précisé Medelci dans un entretien accordé au quotidien Liberté. Le chef de la diplomatie algérienne a souligné que ce n’est pas la première fois que ces organisations prennent part aux élections algériennes en qualité d’observateurs, affirmant qu’«en même temps, nous sommes nous-mêmes intéressés par l’amélioration du cadre et des conditions dans lesquelles ces observateurs vont travailler». Le nombre de ces observateurs ne sera pas limité par l’Algérie. «Si l’une des organisations veut envoyer 1 000 personnes, alors elle seront les bienvenues. Ce n’est pas l’Algérie qui va contraindre et limiter (le nombre d’observateurs)», a-t-il expliqué. Le ministre a indiqué que chaque organisation à son propre cadre normatif et ses propres contraintes. «Ce n’est pas l’Algérie qui va contraindre et limiter. Bien au contraire. Quant aux conditions matérielles qui vont prévaloir, elles permettront à chaque organisation de venir s’informer sur le cadre dans lequel les élections vont avoir lieu», dit-il. Medelci a déclaré que «le printemps arabe a exercé des pressions positives sur tout le monde pour mieux faire, y compris sur l’Algérie». Le ministre a indiqué, en outre, que «l’Algérie possède des moyens de riposte pour la conjoncture actuelle». «Nous n’avons pas été à l’abri de la conjoncture. Par contre, nous avons les moyens de riposte, d’abord à travers une volonté politique de façon à faire en sorte que les contrecoups de cette crise ne soient pas dommageables pour le pouvoir d’achat des familles algériennes, et ensuite à travers des capacités financières afin d’y faire face», rassure-t-il. Pour Medelci, l’Algérie est «différente» des pays voisins qui ont connu des soulèvements populaires. «Nous avons un grand nombre de partis dont la majorité est présente à l’assemblée et il y a un parti qui siège au gouvernement depuis 12 ans et qui est d’obédience islamiste. Nous n’avons pas de problème dans notre pays avec une opposition qui serait privée de liberté ou qui serait emprisonnée. Nous pouvons dire que nous avons fait des progrès énormes en matière de liberté d’expression», estime le ministre. Interrogé sur les relations algéro-françaises, le ministre a évité de s’étaler sur le sujet, se contentant de dire que «la mémoire n’est pas une affaire classée et le cinquantième anniversaire est une formidable occasion de transférer sur les générations montantes l’esprit de Novembre et le sacrifice du peuple algérien». S’agissant des relations de l’Algérie avec le Maroc, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué qu’«il y a pas le problème du Sahara occidental» entre les deux pays. «Il y a aussi les approches économiques. Le Maroc a adopté un système libéral où le soutien des prix n’existe pas. En Algérie, on était dans un système centralisé où l’État soutient les prix, il n’était donc pas facile de rouvrir les frontières et de fédérer à l’intégration», souligne-t-il.
Source Le Jour d’Algérie Salim Naït Mouloud
Le Pèlerin