France - Politique - La chancelière ne se ménage pas dans son soutien à Nicolas Sarkozy...
Un rayon de soleil dans le froid de sa pré-campagne. En ce début d’année morose, entre sondages en berne et situation économique terne, Nicolas Sarkozy peut au moins se réjouir d’une chose: le soutien sans faille de la chancelière allemande. Lundi, Angela Merkel ne s’est pas ménagée. «Je soutiens Nicolas Sarkozy sur tous les plans car nous appartenons à des partis amis», a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse en marge du 14e conseil des ministres franco-allemand. A 20h, la chancelière est de nouveau apparue au côté du Président, lors d’une interview diffusée sur France 2 et la ZDF.
La CDU et l’UMP, partis amis
L’image de ce couple franco-allemand au diapason était belle. Elle a surtout offert un boulevard à Sarkozy, candidat toujours non déclaré mais aux dents déjà acérées. Notamment lorsqu’il s’agit de critiquer implicitement son principal adversaire, François Hollande, qui a l’intention de renégocier l’accord européen s’il était élu en mai. «Quand l’Allemagne signe un traité, ou quand la France signe un traité, tout le pays est engagé. C’est un engagement d’Etat, ce n’est pas un engagement politicien. Je travaille pour tous les Français quels qu’ils soient», a-t-il souligné.
Du côté de l’UMP, on se réjouit de ce soutien mais on ne sait pas encore si Merkel participera à un meeting du candidat Sarkozy dans les semaines à venir. « Rien n’est acté de ce côté-là. Mais c’est sûr que c’est important d’avoir le soutien du premier pays européen», confie un dirigeant. Du côté de l’UMP, le modèle allemand sera au cœur de la campagne et les membres de la CDU, le parti de Merkel, invités aux réjouissances. Lors de son conseil national, il y a dix jours, l’UMP avait ainsi reçu le secrétaire général de la CDU Hermann Gröhe. Le week-end dernier, Wolfgang Schäuble, ministre des Finances allemand, a critiqué Hollande lors d’une rencontre entre l’UMP et la CDU à Strasbourg. «Il faut bien comprendre que nos campagnes électorales ont pris une nouvelle dimension car les solutions à la crise se prennent à plusieurs», explique Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin qui a participé à cette réunion. Et les clivages ont franchi les frontières.
«Que Nicolas Sarkozy ait besoin de Merkel en dit long sur sa situation»
En 2007, Angela Merkel avait rencontré Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Cette année, François Hollande, qui a participé à un meeting du SPD à l’automne, a sollicité un rendez-vous avec Angela Merkel. Sans succès pour le moment. «Mon seul critère, c’est le peuple français, c’est vers lui que je me tourne. Je n’ai besoin de personne d’autres. Si Merkel veut participer à des meetings, elle en a parfaitement le droit, a déclaré, lundi François Hollande avant d'ironiser sur la situation. C’est une tâche rude qu’elle s’inflige. Que Nicolas Sarkozy ait besoin de Merkel en dit long sur sa situation.»
Source 20minutes.fr Matthieu Goar
Le Pèlerin