Fini les portables ou les kits main libre au volant.
Comme nous l'indiquions hier, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour tenter d'enrayer la hausse de la mortalité sur les routes, ciblant les grands excès de vitesse, passibles de la correctionnelle dès la première infraction. Il a écarté un abaissement du seuil légal d'alcoolémie.
Après les mauvais chiffres de la sécurité routière, le nombre de tués sur les routes qui a bondi de 20 % en avril, il fallait s'attendre à un tour de vis plutôt radical de la part du gouvernement. Ça n'a pas tardé, en effet, et hier nos ministres ont annoncé un train de mesures qui risque de faire couler de l'encre avant d'être définitivement entériné. Car une partie de ces mesures devra passer par le filtre parlementaire qui devrait en préciser les contours, a-t-on glissé dans l'entourage du Premier ministre sans plus d'indication. Face à la hausse de la mortalité sur les routes depuis le début de l'année (+10%), Matignon avait décidé le week-end dernier de convoquer en urgence un comité interministériel.
Tribunal correctionnel d'emblée
Plusieurs ministres - Claude Guéant (Intérieur), Thierry Mariani (Transports) et Xavier Bertrand (Santé) - y ont participé et sont pour le moins décidé à « lutter contre les grands excès de vitesse, supérieurs d'au moins 50 km/h à la vitesse autorisée ». La récidive n'entrera plus en compte dans l'arsenal juridique : le gouvernement veut en « finir avec le comportement irresponsable de ceux qui s'autorisent à rouler à des vitesses très abusives » et ces grands excès seront, dès la première infraction, « passibles du tribunal correctionnel ». En revanche, la vitesse en ville ne sera pas réduite comme le réclamaient certaines associations. « Sur plus de 23 000 vies sauvées depuis 2002, 13 500 l'ont été grâce à l'amélioration du comportement des Français en matière de vitesse », a souligné Matignon. Les motards ne seront pas en reste, eux qui représentent 24 % du nombre de tués sur les routes. Désormais, le port d'un vêtement rétro-réfléchissant leur sera rendu obligatoire. Néanmoins, experts et associations de familles de victimes, n'ont pas été séduits par le dispositif répressif décidé par le gouvernement, qui promet notamment une poussée de radars l'an prochain et d'interdire les avertisseurs de radars (type Coyotte). Une mesure qui fait sauter au plafond les fabricants et qui déplaira aux 2,5 millions d'utilisateurs en France.
Cependant, les spécialistes prédisent une année 2011 « noire » en matière de morts sur les routes, soit 400 morts de plus par rapport à 2010 où près de 4 000 personnes avaient perdu la vie.
Source La Dépêche du Midi
Le Pèlerin