Le Froid et la neige se sont abattus sur l’Algérie…
Le désespoir des moins-nantis et des SDF
Un froid glacial, des tempêtes de neige ont accru le mal-être et le désarroi des SDF et des mal-logés. Leur malheur s’en ressent encore davantage.
Les mesures prises par le ministère de la Solidarité pour les prendre en charge demeurent insuffisantes.
Durant ces longs jours, la crise du logement fait du quotidien des algériens un calvaire. Louer, se dépanner chez un proche, des amis, vivre dans des centres d’accueil, le Croissant-Rouge, maisons de vieillesse, de jeunes, est une manière de rendre le vagabondage moins accablant … Mais un vrai problème nécessite toujours une vraie solution.
La crise du logement rend, certes, la vie insupportable à des milliers d’Algériens, mais par moment ceux qui se dépannent chez les autres sont incontestablement mieux que ceux qui passent la nuit à la belle étoile. En ces temps de froid glacial et de tempêtes de neige, le mal-être des SDF se ressent davantage. Suite aux intempéries qui continuent d’affecter plusieurs wilayas du pays, le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille a pris une série de mesures pour la prise en charge des sans-abri.
Cette initiative consiste, d’après le communiqué du ministère, à fournir des aides matérielles (denrées alimentaires et couvertures) aux régions affectées et à mobiliser l’ensemble des centres relevant du secteur pour accueillir les sans-abri.
Selon le ministère de la Solidarité, ces mesures visent également «à renforcer les équipes des services d’assistance sociale d’urgence mobiles qui sillonnent les rues dans les différentes wilayas en vue d’orienter les sans-abri vers les centres d’accueil de la Solidarité nationale qui assurent une permanence au niveau des directions de l’action sociale et des institutions spécialisées».
Par ailleurs, ce ne sont pas seulement les «habitants des rues» qui sont les seuls «sans-abri», car les habitations précaires constituent également pour beaucoup un danger public. Pour preuve, le bilan de la Protection civile fait état de plusieurs effondrements de murs et de plafonds d’habitations précaires. Alger, à titre d’exemple, il a été enregistré l’effondrement partiel des murs d’une habitation précaire, tandis que deux chambres d’une habitation se sont effondrées dans une localité de Tipaza… En termes de la prise en charge des sans-abri, le bilan des activités des unités de la Protection civile indique que 271 sans-abri ont été pris en charge depuis le 1er février par les unités de la Protection civile. Ils sont reçus dans des centres d’accueil, au Croissant-Rouge, dans les maisons de jeunes et de vieillesse.
Ce qu’il faut souligner dans ce contexte, c’est l’exigüité de ces institutions. À Alger, par exemple, les centres d’accueils pour les sans- abri sont utilisés en grande partie comme auberge pour les malades et leurs proches venant d’autres régions et ne trouvant pas de place dans les hôpitaux. Une virée effectuée dans la capitale dans la journée d’hier nous fait constater l’absence d’un bon nombre de mendiants et de SDF. «Cela est dû au froid et aux fortes pluies», nous expliquera un sans-abri. Lequel ajoute que des équipes d’intervention sont passées pour prendre les SDF ou leur fournir des aides, entre alimentation et couvertures.
Mais est-il vrai que les SDF refusent d’être hébergés dans des centres d’accueil ? Selon certains, cette option ne serait qu’une solution éphémère qui en réalité ne prend pas en charge le sans-abri longtemps. Et puis, nous raconte un autre, il faut remédier à la crise du logement pour prendre en charge les SDF. «Moi, le jour où je suis sorti de chez mes proches qui nous ont dépanné, j’ai décidé de ne plus revenir jusqu’à ce que j’ai les moyens de louer une maison. Je fuis la pression et les problèmes familiaux dus à l’étroitesse d’une chambre qui dépanne ma nombreuse famille.
Ces jours ci, j’ai les pieds dans l’eau glacée, et je me cache dans des immeubles et les arrêts de bus. Le froid fait mal, mais pas plus que les problèmes familiaux que je ne peux plus supporter…», fulmine Ahmed, 32 ans. Comme lui, plusieurs sans-abri subissent le froid et la faim ces jours d’intempérie. Mais il semble que la dureté de la nature soit dépassée par d’autres ennuis, celui de la crise du logement notamment !
Le Panorama du pays
Alors que l'ensemble de l'Europe a été marquée ces derniers jours par un épisode sibérien, le Maghreb a aussi été surpris par de violentes chutes de neiges. L'Algérie, paralysée en partie ce week-end, déneige lentement les zones devenues inaccessibles et constate les conséquences des rares intempéries dans cette région. A Mascara, au nord du pays, la neige a totalement recouvert la ville le 4 février.
Mascara 40 cm de neige
Toujours à Mascara, dans le nord du pays, les décors touristiques ont un nouveau visage. Depuis le vendredi 3 février, ce sont plus de 40 cm de neige qui sont tombés dans certaines régions. Les températures négatives ont maintenu le manteau neigeux durant le week-end.
Circulation difficile
A Médéa, au nord-est de l'Algérie, la neige est également tombée en abondance rendant la circulation difficile. Seuls quelques véhicules pouvaient rouler sur une chaussée extrêmement glissante.
Blida
Au sud de Médéa, à Blida, un homme dégage la neige près de la gare. La circulation a pu reprendre normalement à la fin du week-end, lorsque les chutes de neige se sont apaisées. Certains villages kabyles se sont retrouvés totalement isolés pendant deux jours, sans électricité.
A Ras el Aioun
A Ras el Aioun, le 5 février, le soleil a permis d'apprécier ce paysage recouvert de blanc. Dans cette région, la neige a commencé à tomber dès le 30 janvier
Un bonhomme de neige algérien
Malgré les désagrément d'un tel climat, les Algériens ont su apprécier cet épisode neigeux, ce bonhomme de neige souriant à Mascara en témoigne
A Alger
Le 4 février, le blanc avait déjà bien recouvert les routes. La capitale, Alger, n'a pas échappé aux intempéries
Climat inhabituel
Située près de la côte méditerranéenne, Alger n'avait pas connu un tel climat depuis les années 60. Le bilan en Algérie, lourd, fait état de 19 morts et plus de 120 blessés en quatre jours, conséquence du mauvais temps et du froid.
Route de Chéraga
Prendre sa voiture était à éviter ce week-end à Alger. Les embouteillages, que l'on constate en sens inverse sur la photo, témoignent de la circulation difficile aux alentours de la capitale.
Le pays paralysé
Le pays s'est retrouvé paralysé une bonne partie du week-end. Entre les routes enneigées et les coupures d'électricité à répétition, les Algériens ont subi des intempéries bien plus importantes que dans certaines régions d'Europe.
Perturbations des transports
A Blida, la gare ferrovière n'a pas été epargnée. Depuis vendredi, les transports terrestres, aériens, maritimes et ferroviaires ont été fortement perturbés, voire totalement coupés dans les régions les plus impactées.
La mairie de Mascara
La mairie de Mascara, entièrement blanche, s'allie plutôt bien avec son nouveau climat.
Palmiers et neige
En Algérie, où les palmiers décorent de nombreuses rues, la neige apporte une touche décalée et exceptionnelle
La promenade
La place Etout, à Blida. Malgré le froid, les Algériens sortent et ce promènent dans ce décor tout de même magique
Premières neiges au Sahara
Les premières neiges tombées au Sahara annonçaient déjà les intempéries du week-end
Sources Internet diverses
Le Pèlerin