Plusieurs dossiers économiques à ficeler
«Monsieur Algérie» est mandaté de plus belle pour continuer le travail d'approche entamé lors du règne de Sarkozy.
A un peu plus d'un mois de sa visite d'Etat en Algérie, le président français, François Hollande, dépêche Jean-Pierre Raffarin, pour finaliser quelques dossiers d'investissement dont celui du projet d'usine Renault. L'on estime, cependant, peu probable l'aboutissement des tractations franco-algériennes sur le chapitre Renault, avant la visite de Hollande.
Toujours est-il que les choses semblent aller bon train des deux côtés de la Méditerranée quant à la volonté d'asseoir un réel partenariat tous azimuts. Jean-Pierre Raffarin ou «Monsieur Algérie», soit le représentant personnel du prédécesseur de Hollande pour les dossiers Algérie, est donc mandaté de plus belle pour continuer le travail d'approche entamé lors du règne de Sarkozy. Il lui incombe désormais de superviser, pour le compte du gouvernement français, les négociations sur les projets d'investissement lourds engagés par de grands groupes français dans notre pays, à l'instar de Renault, Total ou Lafarge.
Le dossier Renault pourrait donc ne pas être prêt pour la signature définitive lors de la visite du président français. A priori, côté français l'on privilégie de s'entendre sur un maximum de points dans l'accord. Côté algérien, on se veut plus optimiste: «La visite de François Hollande aura lieu dans 40 jours. D'ici là, beaucoup de choses auront changé et les dossiers vont évoluer», explique une source algérienne au fait de la question. Cette attitude confiante des Algériens ne cacherait-elle pas un recul sur quelques conditions ayant été préalablement posées avant la signature de tout accord?
Au vu de l'intérêt grandissant que porte la partie algérienne au projet du constructeur français, d'aucuns prédisent que les négociateurs algériens lâcheront du lest. L'on évoque à ce propos des concessions importantes côté algérien, y compris sur l'exclusivité de cinq ans. Cet avis ne fait cependant pas l'unanimité au sein de la classe politique algérienne.
Ainsi, l'ex-Premier ministre et actuel patron du RND, Ahmed Ouyahia, croit que le projet Renault en Algérie est une pure lubie. «Le constructeur français n'a pas besoin de prendre le risque de réaliser une usine en Algérie ´´pour faire travailler Mohamed´´, dès lors qu'il bat le record des ventes en Algérie actuellement», a, en substance, déclaré Ouyahia dans la foulée de ses meetings électoraux.
Un Ouyahia très sûr de lui, d'autant qu'il est à l'origine de la fameuse loi des 49-51% sur laquelle semble buter le projet Renault en Algérie. En attendant, et certainement sur ordre de son P-DG, Carlos Ghosn, Renault tient la dragée haute et affiche une attitude détachée en donnant l'impression de vouloir reporter aux calendes grecques l'échéance de son implantation en Algérie.
L'escale de Raffarin à Alger marquera certainement l'épilogue du ballet diplomatique français à Alger.
Paris et Alger n'auront alors plus qu'à peaufiner les derniers préparatifs de la visite d'État du président français. Un déplacement qui suscite beaucoup d'attentes et d'espoir des deux côtés de la Méditerranée.
Source L’Expression Salim Benalia
Le Pèlerin