Il était en négociation depuis 2006
Attendu cette année, l’accord stratégique sur l’énergie entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) sera finalement signé début 2013. Ça sera à l’occasion de la visite en Algérie du Commissaire européen à l’énergie Gunther Oettinger, prévue probablement en janvier prochain. C’est ce qu’a rapporté hier l’APS, citant une source proche de la délégation algérienne, présente à Bruxelles pour participer aujourd’hui à la 7e session du Conseil d’association algéro européen. L’accord en question établit le cadre général qui comporte un certain nombre de dispositions pour fixer la complémentarité et l’équilibre des intérêts entre les deux partenaires. Il s’agit principalement de la sécurité des approvisionnements de l’UE et le transfert de technologie pour le développement des énergies renouvelables en Algérie. A la faveur de la signature de ce mémorandum, les relations de coopération «connaîtront un essor certain à la faveur de la signature de ce mémorandum d’entente sur le partenariat stratégique énergétique», selon la même source. L’accord en question permettra en effet, de «structurer les relations énergétiques algéro européennes». De même qu’il ouvrira de nouvelles perspectives pour l’investissement dans le secteur de l’énergie en Algérie. Il s’agit essentiellement de l’énergie conventionnelle, des énergies nouvelles et renouvelables, de la pétrochimie et de la transformation. Des segments dans lesquels l’Algérie compte lancer une série de projets conformément au programme adopté en février 2011 portant sur le développement des énergies renouvelables (ENR). Un programme qui s’appuie, faut-il le rappeler sur la mise en valeur des ressources inépuisables, comme le solaire et qui a pour objectif l’installation d’une puissance d’origine renouvelable de près de 22 000 MW d’ici à 2030. Pour concrétiser ces projets, l’Algérie compte sur l’appui technique des pays de l’Union européenne, à travers ce partenariat stratégique annoncé pour 2013, et dans lequel Alger affiche comme condition, des investissements européens dans l’énergie à travers des partenariats en amont et en aval. Cette condition est venue remplacer celle de la libre circulation des personnes. Car, au début des discussions, la partie algérienne avait insisté sur la question des visas. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, puisque les pourparlers ont évolué vers le domaine des énergies renouvelables. L’UE, déjà liée par des accords de ce genre avec la Russie et le Qatar devrait, pour sa part, par le biais de cet accord dont les négociations remontent à 2006 sécuriser ses approvisionnements en énergie. A ce titre, rappelons que l’Algérie, important fournisseur de l’UE en énergie, assure à elle seule entre 13 et 15% des besoins européens en gaz. Une part appelée à augmenter dans le cadre de cet accord, lequel a tardé avant d’être conclu. Et ce, du fait que le besoin pour ce cadrage juridique ne se posait pas comme une nécessité absolue pour la partie algérienne puisque le gaz et le pétrole algériens se vendaient et continuent à alimenter le continent européen. Cependant, les relations énergétiques entre les deux parties n’ont pas toujours été au beau fixe, selon les observateurs. Une situation due, notamment, aux entraves imposées par l’UE pour le déploiement de Sonatrach sur le marché européen. La Directive de Bruxelles de scinder les activités production, transport et distribution de l’énergie pour lutter contre des marchés d’énergie très concentrés, a suscité des critiques de la part de Sonatrach qui a consenti des investissements énormes dans le transport, dans l’espoir de pourvoir le marché européen. L’Algérie avait également mis sur la sellette le manque d’engouement des compagnies énergétiques européennes pour l’investissement dans l’exploration pétrolière. Autre entrave, l’opposition de l’UE à la naissance d’une industrie pétrochimique en Algérie. Ce qui s’est illustré par les barrières douanières qu’elle avait imposées aux engrais algériens, supprimées par la suite en 2011. Par ailleurs, l’annonce de cet accord pour 2013 remet sur le tapis l’avenir du projet Desertec conclu en décembre 2011. Mais qui, entre-temps, a connu des développements allant dans le sens contraire de ce projet avec le retrait de deux groupes allemands (Bosch et Siemens).
Source La Tribune Samira Imadalou
Le Pèlerin