Algérie – On y mange sainement, on y cultive naturellement sans trop de pesticides – La nourriture bio est à préserver !
La maîtresse de maison peut, à partir d’un écran installé dans sa cuisine et relié directement au supermarché, jeter un coup d’œil à la mercuriale et visionner pratiquement tous les produits.
Il faut bien le reconnaître, il y a une sacrée différence entre notre qualité de vie et celle des Français par exemple. Lorsque la ménagère entre dans un supermarché dans ce pays, elle a, à sa disposition tous les produits possibles et imaginables.
Rayons des viandes, des poissons, des surgelés, des congelés, des épices, des fromages, des gâteaux, des fruits, des légumes, tout est étalé en abondance et pour toutes les bourses. Toutes les qualités sont exposées et bien sûr tous les choix sont proposés.
Lorsqu’elle achève ses courses, tout est dans le caddy y compris le pain. Elle n’a pas besoin de courir vers d’autres épiceries pour faire le point et acheter l’ultime produit qu’elle n’a pas trouvé en grande surface.
Au Japon, on passe à un cran supérieur. La maîtresse de maison peut, à partir d’un écran installé dans sa cuisine et relié directement au supermarché jeter un coup d’œil à la mercuriale et visionner pratiquement tous les produits.
Sans bouger de son domicile, elle commande ses fruits, ses légumes, paie par numéro bancaire et précise même l’heure qu’elle souhaiterait pour ses livraisons. Il va de soi que dans ce pays qui importe son alimentation, tout ou presque tout, est emballé sous vide.
Il faut sortir des grandes villes pour avoir accès enfin à des produits bio et donc frais. Chez nous, en revanche, la ménagère ne fait appel aux services des grandes surfaces que pour ses cosmétiques, ses produits de lessive et ses boissons dans la mesure où ils coûtent moins cher qu’ailleurs. Pour le reste, elle traînera son couffin au marché. D’abord parce que c’est un espace ouvert et convivial et une occasion, pour elle, de prendre un bon bol d’air et papoter avec quelques amies surtout parce que les produits sont frais et dont certains comme les légumes viennent à peine d’être cueillis.
Le persil a une odeur de persil et il embaume l’atmosphère et le citron a un véritable goût de citron. Dans certaines régions du pays et pour les familles qui ont la chance d’être véhiculées, les fruits et les légumes sont achetés directement dans les potagers, chez le producteur.
Les salades vertes de Tipasa dans l’Algérois ou de Kristel en Oranie sont tellement belles et tellement nature qu’on a parfois l’impression d’avoir à faire à des fleurs bien épanouies. Nous n’avons certes pas le confort des autres mais nous avons mieux : nous nous alimentons bio et cela vaut tous les trésors de la terre.
Cap sur la nature
Depuis ces quarante dernières années nous assistons en France à une véritable révolution des mentalités. Paris n’est plus la ville-phare qu’il faut courir, la ville-culte qu’il faut investir. Ni même Lille, Marseille ou Lyon.
Le comportement des Français est en train de changer. Selon de récentes statistiques, 60% des retraités quittent leurs villes d’origine pour construire ou acheter des maisons où ils pourront couler des jours heureux dans le Sud, au pays du soleil dans des hameaux perdus et des villages du bout du monde.
Exit les métropoles bruyantes et polluantes qui donnaient le stress et minaient la santé.
Des cadres en activité, des ingénieurs et des architectes ont abandonné leurs bureaux et leurs études pour s’installer dans des fermes et se reconvertir en éleveur ou en agriculteur. Des jeunes même ont troqué leurs chantiers, leurs réglettes et leurs machines à calculer pour faire carrière à la campagne dans le secteur tertiaire. Là où l’air est pur et vivifié, où la nature n’a pas encore été massacrée par le béton et le ciment, là où l’environnement est encore intact et presque à l’état sauvage, là, enfin, où vivre est un art décliné au présent le plus simple.
Après plus de cinquante ans d’un développement effréné, les Français et les Européens d’une manière générale se sont aperçus que leur confort avait un coût, un prix exorbitant et qu’il menaçait l’équilibre de toute la planète et donc leur propre existence. De leur côté, les politiques se sont rendu compte qu’une taxe fiscale sur le carbone n’empêchait en rien les fumées d’usine de déverser quotidiennement leur poison dans l’atmosphère.
Cet impôt bizarre qui ne réglait pas le problème dans le fond en s’attaquant à ses sources, alourdissait beaucoup plus les charges entrepreneuriales. Pour sauvegarder ce qui reste de leur environnement, les pouvoirs publics en France ont imaginé un certain nombre d’opérations censées rétablir la nature dans ses droits à défaut de la soustraire aux effets pervers de son dérèglement.
La création de parcs naturels, la protection d’un certain nombre d’espèces comme les ours qui avaient presque disparu, l’octroi de primes à la casse pour les automobilistes désireux acquérir un véhicule neuf les anciennes guimbardes étant par vocation extrêmement polluantes.
Les ONG se sont fait un point d’honneur pour empêcher, y compris par la force, le développement des cultures transgéniques. Des partis politiques se sont créés autour du thème de la préservation de la biodiversité. Pour l’exemple «Europe Ecologie» qui a montré toute sa combativité et surtout son extraordinaire ancrage au cours des dernières élections des régions est considéré aujourd’hui — et à juste titre— comme le 3e grand parti de France.
Même les spots à la télé ont suivi le mouvement et manger bio dans les grands restaurants parisiens est actuellement très tendance.
Des richesses insoupçonnées
C’est encore une fois dans les pays du Maghreb dont le climat est relativement tempéré que la «bouffe» est saine et que la production est fraîche.
Il faut vivre et travailler dans les pays du Golfe et revenir en vacances en Algérie pour se rendre compte de l’extraordinaire qualité de vie que nous avons.
Tout au moins sur le plan de l’alimentation. Dans ces pays lointains rongés par le sable et le désert, les cultures sont rares et l’élevage ovin et bovin très réduit.
Pratiquement tout est importé d’Europe, de Scandinavie ou des Etats-Unis.
Les fruits, les légumes, le beurre, la margarine, les viandes, les frites sous cellophane.
Congelés, surgelés ou sous vide pour une période de six moins, ces produits sont consommés par une large partie de la population.
C’est encore une fois dans les pays du Maghreb dont le climat est relativement tempéré que la «bouffe» est saine et que la production est fraîche.
Dans nos pays, nos fellahs évitent en général d’utiliser les pesticides, les sulfates surtout car ils sont extrêmement cancérigènes.
Ils sèment, cultivent et récoltent bio d’un bout de la chaîne à l’autre.
Le travail est certes artisanal, éreintant surtout, créant même de pénibles courbatures mais le résultat est magnifique.
Notre huile d’olive par exemple est pure à 100% comparée à celle qui est commercialisée dans les grandes surfaces d’Europe et qui vient de Grèce ou d’Espagne.
Nos champignons (terfès) sont d’une très grande qualité nutritive, même s’ils ne sont proposés qu’en petites quantités dans les marchés.
Compte tenu de la variété et de la richesse de nos palmiers, nous sommes le seul pays au monde à produire du jus de dattes (rob).
Ce jus est si précieux qu’il faut l’acheter sur commande. Le Maroc produit dans les montagnes du rif le plus beau safran de la planète, de par sa couleur, de par son essence et de par la vitalité de sa plante.
Pour avoir une idée de son exceptionnelle qualité, sachez qu’il est vendu en France, au prix de 500 euros le kilo, parfois même davantage.
Le royaume chérifien est même passé à un cran au-dessus en optimisant certaines de ses ressources.
Ainsi, la figue de barbarie qui pousse sans eau, sans entretien et presque de manière sauvage au bord des routes et dans les dechras enclavées est aujourd’hui traitée et transformée en huile et en graines pour l’industrie des cosmétiques.
Alors qu’elles sont très recherchées en pharmacie et très chères par la même occasion, les feuilles d’eucalyptus pourrissent chez nous sur les talus sans que personne ne les ramasse.
Même chose pour le caroubier qui peuple nos campagnes.
L’un et l’autre poussent en abondance et sont rarement consommés.
Ailleurs, il faut délier sa bourse pour s’en procurer et jamais à l’état pur.
Même les cosmétiques
Même sur le plan des cosmétiques, les pays du Maghreb ont utilisé, sans le savoir, le tout bio qui fait aujourd’hui tendance dans le monde entier.
Nos mères et nos grand-mères ne se teignaient-elles pas les cheveux avec du henné pur et naturel sans passer par les lotions chimiques dites capillaires qui peuvent parfois menacer la santé ?
Pour les masques du visage, elles se rabattaient, là encore, sur les produits fabriqués gracieusement par la nature : le miel, le citron et l’argile de santal.
Du poisson… pour les vaches
C’est vrai que dans ces contrées l’eau est rare et parcimonieuse même dessalée, à partir de l’eau de mer, son goût reste obstinément saumâtre.
Deux images télé, très fortes, diffusées, il y a quelques mois sur les chaînes Arte et Medi I Sat, donnent la mesure de l’extraordinaire différence entre deux qualités de vie, celle des pays du Maghreb et celle des pays du Golfe.
Sur la chaîne franco-allemande qui portait sur les ressources du Yémen, le commentateur suffoquait littéralement en filmant une étable où les vaches s’alimentaient, à défaut de fourrage, de poissons séchés pêchés quelques minutes plus tôt sur les berges du Golfe d’Aden.
«Je n’ose pas imaginer le goût d’une telle viande dans mon assiette», s’était-il écrié.
C’est vrai que dans ces contrées, l’eau est rare et parcimonieuse même dessalée à partir de l’eau de mer, son goût reste obstinément saumâtre.
Ce qui explique pourquoi les cultures maraîchères, entre autres, sont réduites et très peu nombreuses.
Sur la chaîne franco-marocaine qui portait sur les modes de construction d’habitat dans les pays du Maghreb, particulièrement dans les zones arides, le commentateur ne tarissait pas d’éloges sur la fonctionnalité des maisons du Sud.
Bâtis avec des matériaux locaux, pas chers et disponibles, ces foyers avaient, grâce à leurs structures, l’extraordinaire avantage d’être frais en été et de tenir chaud en été sans faire appel à un quelconque appareillage électronique consommateur d’énergie.
Ici, le pain est pétri à la main et chauffé au bois dont les cendres peuvent servir à plusieurs usages dont notamment la médecine traditionnelle.
Il faudrait, peut-être, rappeler qu’il y a une trentaine d’années dans la Saoura, l’actuelle wilaya de Béchar, les paysans avaient trouvé une astuce pour avoir du fumier pour leur champ : ils laissaient sécher les excréments humains et les utilisaient ensuite comme humus.
Les Algériens — il faut bien le reconnaître —, n’ont pas attendu la tendance bio qui fait école en Europe pour trouver des solutions adéquates à la spécificité de leurs problèmes.
Ils se sont servis de ce qu’ils avaient en abondance et à portée de main : la nature.
Source Infosoir Imaad Zoheir
Le Pèlerin