Cap sur l’avenir
L’Algérie poursuit son programme spatial en lançant son deuxième satellite, Alsat 2A, à partir d’une base de lancement indienne. Ce nouveau satellite, conçu grâce à une collaboration avec EADS, devrait permettre l’observation de la terre. Après avoir lancé, en collaboration avec les Anglais, Alsat 1, pour l’observation des catastrophes naturelles, l’Algérie semble décidée à poursuivre son programme spatial en se dotant d’une constellation satellitaire lui permettant d’être mieux dotée, notamment en ce qui concerne les télécommunications, et est donc d’être en phase avec son époque.
Outre l’Angleterre, les USA et l’Inde, l’Algérie devrait élargir sa coopération à la Russie, pays ayant une longue expérience en matière de technologie spatiale. Les premières images de ce nouveau satellite devraient parvenir à l’agence spatiale algérienne dans les tout prochains jours,
selon son directeur, Azzeddine Oussedik, qui intervenait hier sur les ondes de la Radio nationale.
Ce satellite, d’une résolution plus haute que son prédécesseur, devrait permettre, selon M. Oussedik, d’observer au mieux les ports, les aéroports, mais surtout le suivi des grands projets, les plans urbanistiques des grandes villes, mais aussi réguler les plans de circulation automobile. Autant de possibilités qui devraient permettre à l’Algérie de mieux gérer ses infrastructures de base et mieux cerner l’évolution urbanistique des grandes villes. Des conventions ont déjà été signées entre l’agence spatiale et plusieurs organismes étatiques, notamment ceux du cadastre et des ressources en eau. Des cartes de zones à risques sismiques sont en cours d’élaboration, ainsi que des cartes de zones inondables afin d’éviter, à l’avenir, d’y construire. Évidemment, ces avancées technologiques de l’Algérie sont suivies de près par le voisin marocain, qui y voit une menace sur sa sécurité intérieure.
Ce n’est pas nouveau et ce n’est pas surprenant, d’autant plus que d’autres pays ont déjà exprimé leurs inquiétudes de voir des satellites au-dessus de leurs têtes. Mais est-ce, pour autant, une raison pour crier à l’espionnage ? Cela prête à rire, sachant que l’atmosphère regorge de constellations satellitaires au point où un enfant de 6 ans peut facilement se balader, via satellite dans les rues de Casablanca ou connaître la densité du trafic routier autour de Marrakech ou même vérifier si les palais de sa Majesté connaissent de l’affluence. Les moteurs de recherche offrent des possibilités incommensurables pour faire de ce monde un véritable petit village.
Alors, les velléités guerrières, d’un autre âge, n’ont plus droit de citer par les temps qui courent et, au lieu de fustiger le voisin qui tente de s’arrimer à la modernité, mieux vaudrait faire comme lui, ou se taire, pour ne pas se couvrir de ridicule.
Source Liberté Azzeddine Bensouiah
Le Pèlerin