L'état de l'Algérie vu par les étrangers
Rien ne vaut le regard étranger pour jauger la situation de notre pays. D'abord, parce que nous y vivons et, par conséquent, n'avons pas le recul nécessaire. Ensuite et c'est dans notre nature de passer notre temps à critiquer tout ce qui bouge dans le pays. Et même et surtout ce qui ne bouge pas. Donc, toute appréciation par nous-mêmes de la situation en Algérie ne peut avoir qu'une valeur toute relative. Quand elle n'est pas carrément fausse. On ne pense même pas aux dénigreurs impénitents. Il ne reste à notre opinion nationale que les avis extérieurs pour se forger une idée de l'état de la nation. L'Algérie va bien, merci! C'est l'ambassadrice, chef de la délégation européenne, Mme Laura Baeza Giralt, qui, en donnant son avis, mercredi dernier, au terme de sa mission de quatre années en Algérie, l'a confirmé. Elle doit rejoindre son nouveau poste en Turquie. Selon elle, l'Union européenne «écoute beaucoup» la voix de l'Algérie. Pourquoi? «Dans la situation d'instabilité aujourd'hui dans la région, l'Algérie apparaît comme un pays solide, stable et un facteur de stabilité dans cette région», a-t-elle précisé. En réalité, elle a juste rappelé ce que tout le monde constate. Elle ne prononce pas le mot mais c'est au «printemps arabe» qu'elle fait référence. Rappelez-vous tous les «effets dominos» que nous promettaient les «corbeaux» de la politique. Il était impossible aux charognards de penser un seul instant que l'Algérie pouvait être épargnée. Il y en a même qui avançaient des échéances. Lorsque les troubles avaient atteint le Maroc et qui ont débouché sur l'installation d'un gouvernement islamiste, tous les experts «prévisionnistes», tous les ténors de la politique mondialiste, sont restés bouche bée devant le «printemps arabe» qui passait de Tunis à Rabat en «enjambant» Alger. Certes, le peuple algérien rejette dans son ensemble l'aventure de la «rue». Il en a connu les horreurs durant plus d'une décennie. Il s'est battu seul à «frontières fermées». Le monde entier lui tournait le dos. Une telle épreuve marque au fer rouge celui qui l'a subie. C'est aussi un vaccin pour l'éternité. Mais, que l'on ne s'y trompe pas, si nos dirigeants et à leur tête le président de la République Abdelaziz Bouteflika, n'avaient pas piloté avec une grande expertise la sortie du «tourbillon» et le redressement du pays et mis en place les «barrières de protection», nous ne serions pas là à écrire ces lignes aujourd'hui. Laura Baeza aurait, également, dit le contraire de sa déclaration de mercredi. Bien sûr, dans les «états-majors» et même dans les officines, le cas de l'Algérie est toujours à «l'étude». Surtout que notre pays résiste, en plus, solidement à l'épreuve qui lui est infligée à partir des frontières Sud. Il force l'attention, pour ne pas dire le respect, car il y résiste en ayant ses frontières Est et Ouest en prévision «rouge». Au Nord et surtout à l'époque de Sarkozy, on ne peut pas dire que les coups fourrés étaient rares. Malgré tout cet environnement hostile, les récifs ont pu être évités. L'Algérie maintient le cap du développement. Elle poursuit son immense chantier de reconstruction. Sa politique sociale est inédite dans le monde. Le pouvoir d'achat des Algériens a tellement augmenté qu'il frise l'insolence entre le Nord en pleine crise économique et la famine qui sévit au Sud. Mais attention, le constat de Laura Baeza ne doit pas nous faire «ouvrir la bouche» et laisser tomber «le fromage» comme dans la fable. La vigilance est toujours de mise. D'ailleurs, l'ambassadrice européenne est la dernière à louer nos performances. Elle n'est ni la première ni la seule. Beaucoup d'autres sommités étrangères en politique sont du même avis qu'elle. Nous sommes les seuls à critiquer. A dénigrer. C'est notre côté grincheux. Toujours à côté de la plaque alors que la réalité est dans le miroir que nous tendent les étrangers comme Baeza!
Source L’Expression Zouhir Mebarki
Le Pèlerin