Un Blanc à pouvoir régénérant
Le nouveau sélectionneur de l'équipe de France, Laurent Blanc, a participé au Conseil fédéral du 23 juillet 2010
FOOT - Le sélectionneur impose déjà ses choix à la Fédération...
Il ne s’est finalement pas présenté devant la presse. Laurent Blanc, convoqué par le Conseil fédéral pour présenter son staff, a préféré laisser le nouveau président de la Fédération, Fernand Duchaussoy s’exprimer seul. Un geste qui marque l’effacement du sélectionneur derrière sa hiérarchie?
Un faux «père fouettard»
Certes, l’ère Domenech a convaincu la Fédération de ne pas laisser les clés du camion à Laurent Blanc. Mais ce dernier n’a pas non plus l’intention de se faire dicter ses choix. Pour preuve, au matin du Conseil fédéral, Blanc a laissé filtrer son intention de demander la non-sélection des 23 acteurs de la comédie sud-africaine pour le match amical du 11 août contre la Norvège. Une sanction que la Fédération n’a pu qu’approuver: «Nous sommes d’accord avec la stratégie de Laurent Blanc, confirme Fernand Duchaussoy. Et un sélectionneur en accord avec sa Fédération, ce n’est pas toujours le cas.»
Cependant, ce serait une erreur de croire que Laurent Blanc, qui ne veut pas être «le père fouettard de l’équipe de France», a cédé au désir de vengeance qui anime certains membres du Conseil fédéral. En choisissant la punition collective, le sélectionneur évite de faire des choix stigmatisants parmi les 23 suspects. Car Blanc privilégie le pragmatisme: «Si je considère qu'ils sont les meilleurs à leur poste, ils seront sélectionnés.»
Duchaussoy met de l'eau dans son vin
Ceci vaut d’ailleurs aussi pour les cas Franck Ribéry et Karim Benzema, mis en examen dans l’affaire Zahia. Là encore, la Fédération se plie aux choix du sélectionneur. «A titre personnel, en tant que citoyen, j’ai la certitude qu’il faut être parfaitement clean pour porter le maillot de l’équipe de France. Mais, en tant que président, j'estime que je dois discuter avec Laurent Blanc. Il doit y avoir un couple entraîneur-président, qui doit fonctionner», estime Fernand Duchaussoy.
Blanc le sait, il sera jugé sur ses résultats quelques soient les joueurs qu’il sélectionne. La punition collective pour un simple match amical et la reculade de Fernand Duchaussoy sur les joueurs mis en examen lui donnent les mains libres pour composer une équipe compétitive pour les premiers matchs qui comptent. Ceux de la qualification à l’Euro 2012 qui débute en septembre. Et le mieux dans cette affaire, c’est que Laurent Blanc a laissé Fernand Duchaussoy valider ses propres choix.
Source 20mintes.fr Matthieu Payen
Le Pèlerin