
M. F. : Quel sens donnez-vous au dernier remaniement du gouvernement ?
Da Moh L’Oiseau : Lors du «printemps arabe», le pouvoir a paniqué. Il a lancé de grands chantiers «démocratiques» qui, au fil du temps, se sont avérés de simples effets d’annonce. En fait, sans ce remue-ménage régional, c’est Saïd qui aurait été le «candidat du consensus».
M. F. : On assiste à une reprise en main des affaires par le clan présidentiel.
DM L’Oiseau : Il fallait d’abord gagner du temps. Aucune des réformes démocratiques n’a abouti et, devant le fiasco du «printemps arabe» et son arrêt brutal en Syrie, le pouvoir – en fait la partie la plus intelligente du pouvoir — a éliminé tous les obstacles devant une candidature de Saïd qu’on pensait impossible il y a deux années.
M. F. : Alors c’est lui le prochain «candidat du consensus» ? Tout le monde pensait à Ali Benflis !
DM L’Oiseau : Oui, ils ont laissé croire cela mais l’aboutissement de la crise du FLN, le remaniement et les changements dans les Services et l’armée montrent que le terrain a été bien balisé pour l’annonce de la candidature de Saïd. Il n’existe désormais aucun obstacle à sa désignation.
M. F. : Et l’opposition ?
DM L’Oiseau : Hahahahahaha ! Hahahahaha !
Da Moh L’Oiseau fut pris d’un fou rire démoniaque qui le jeta à terre. Transporté à l’hôpital, il mourut dans les heures qui suivirent. C’était un grand politologue et même un très grand !
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