Selon Jean-Pierre Elkabbach
Jean‑Pierre Elkabbach s’est prononcé en faveur de la reconnaissance par la France de son passé colonial en Algérie, mais il s’est dit opposé à la repentance. « La repentance ? Non ! La reconnaissance ? Oui ! », a‑t‑il déclaré ce jeudi 23 février, lors d'un point de presse organisé à l'issue de sa visite en Algérie pour l'enregistrement de deux numéros de son émission littéraire Bibliothèque Médicis, consacrés au cinquantenaire de l'indépendance de l’Algérie. Une initiative de l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt.
M. Elkabbach a expliqué être venu en Algérie avec « la tête haute d'un ami » et non celle d'un « coupable ». Il se dit convaincu que les deux peuples devraient s'intéresser à la construction d'un destin commun. Et puis, « chacun devrait balayer devant sa porte ! ». Autrement dit, chacun devrait se reprocher des choses et rendre des comptes à qui de droit. Pour étayer ses propos, M. Elkabbach évoque l’intérêt que portent les historiens algériens à certains épisodes de la lutte armée pour l'indépendance de l'Algérie. Il faut « raconter ce qui s'est passé en 1956 dans la vallée de la Soummam, essayer de savoir comment on a assassiné Abane Ramdane, comprendre tous les conflits, pas seulement entre le FLN et le MNA [Mouvement national algérien, de Messali hadj, NDLR] mais aussi à l'intérieur du FLN, chacun a du boulot, n'est ce pas ? », lance‑t‑il.
L'animateur et journaliste cite également sa rencontre, à l’occasion de l’une de ses émissions, avec l'historien algérien Mohamed Harbi qui était, par le passé, responsable de la fédération du FLN en France. « Je lui ai posé une question : "qui a décidé la lutte armée et le terrorisme à Paris ?" Il a mis un temps pour répondre et a dit que c'était lui », a-t-il raconté avant de souligner que maintenant, « il vit en France, il y a du charme aussi dans l'air de liberté de la France ».
Pour Elkabbach, la célébration du cinquantième anniversaire de la libération de l'Algérie du joug colonial se fera avec « passion ». Une passion qui pourrait être « freinée » par les rendez‑vous électoraux des deux côtés de la Méditerranée. « Il pourrait y avoir des extrémistes » tentés « d'allumer de petits incendies », fait‑il remarquer. Mais la majorité des Français pensent, selon lui, « qu'il faut tourner la page sans la déchirer. Il faut s'en souvenir, en parler et faire parler ». Les nostalgiques de l'Algérie française pourraient gâcher la fête ? Les Français ne sont pas nostalgiques de l'Algérie mais plutôt de « la France d'avant la crise », a‑t‑il ironisé.
Source TSA
Le Pèlerin