Les Gorges du Tarn
Des canyons dessinés par la rivière
Bien que le Tarn ne se situe pas dans les Pyrénées, il est si beau, qu’il aurait mérité d’y figurer…Jugez en, ne serait ce que par le magnifique site des « Gorges du Tarn »
Né au mont Lozère, à 1 600 mètres d'altitude, le Tarn suit sa course sur 375 kilomètres vers le sud-ouest. Encaissé dans le granité jusqu'à Florac, son lit a creusé dans la roche, sur plus de 50 km, des gorges profondes (400 à 600 mètres). Cisaillant la terre en un gigantesque précipice, elles séparent, entre Ispagnac et Le Rozier, le causse de Sauveterre du causse Méjean. Au sud du Massif central s'étendent de grands plateaux calcaires qui forment la région des Grands Causses. Après des kilomètres de plat à travers ces grandes solitudes pierreuses, on s'approche du cours du Tarn, dont rien ne signale la présence. Pourtant, tout d'un coup, le causse à l'herbe rase laisse place à une saignée vertigineuse au fond de laquelle glissent, 400 mètres plus bas, des eaux turquoise.
Relief de plateaux et de canyons
À la fin de l'ère secondaire, il y a 80 millions d'années, ces terres étaient recouvertes par la mer. Lentement, des couches successives de sédiments se sont déposées pour se constituer au fil des millénaires en calcaires lités, dont les couches sont facilement repé-rables sur les flancs des falaises des gorges. En 20 millions d'années, le Tarn a incrusté son cours dans ces roches, formant des canyons vertigineux. Les différences de résistance à l'érosion de ces formations rocheuses sont à l'origine de véritables sculptures ainsi que de la formation de grottes spectaculaires, qui comptent parmi les plus célèbres de France (aven Armand, Grotte rosé et grotte de Dargilan).
Un paysage grandiose
Au bord de l'eau, on se sent écrasé par la grandeur et la majesté des murs de pierre qui s'élancent vers le ciel. Les pentes des à-pics offrent un environnement difficile ; des forêts y prospèrent pourtant, émaillant ainsi de couleurs vives le blanc des rochers. Au bord du causse, au sommet des à-pics, le panorama est spectaculaire. Quel que, soit l'endroit où l'on se trouve, l'œil est frappé par des formations géologiques monumentales : arches percées, pics solitaires, éboulements de blocs colossaux comme au Pas de Souci.
Déserté par l'homme
Si les randonneurs s'aventurent sur les sentiers des causses et les canoéistes au fond des canyons, les hommes peuplent peu ces régions arides et les habitations se font rares. Pour se protéger des éboulements et des inondations, certains villages, comme ceux de Castelbouc et de Pougnadoires, sont comme encastrés dans la falaise. Mais nombre de ces bourgs magnifiques sont aujourd'hui abandonnés. Ce sont des hôtes plus discrets, tels les truites et les castors, qui peuplent le cours du Tarn et ses berges. Loin au-dessus d'eux plane le vautour fauve. Long couloir ouvert aux influences méditerranéennes, atlantiques et montagnardes, les gorges accueillent une flore variée : on y a recensé le quart des espèces présentes en France.
La réintroduction du vautour fauve
En 1981, le parc national des Cévennes et le Fonds d'intervention pour les rapaces décident de réintroduire le vautour fauve, disparu depuis près de 50 ans. Un lâcher de 52 rapaces élevés en volières est organisé. Ils donneront naissance à 8 petits. Aujourd'hui, la réintroduction est une réussite. En se postant sur les parois rocheuses des gorges de la Jonte ou du Tarn, il n'est pas rare de voir des groupes de ces grands charognards tournoyer en quête de leur pitance. Ce grand planeur, qui peut atteindre 2,80 m d'envergure, est également présent dans les Pyrénées
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Source l’Internaute
Le Pèlerin