Espérance de vie des Ariégeois - La plus basse de Midi-Pyrénées
C’est ce que révèle la dernière lettre du CRICOM qui reprend des chiffres de l’INSEE. L’espérance de vie à la naissance d’un ariégeois était de 73,3 ans en 1990 et a grimpé jusqu’à 74,8 en 2004. Pour les femmes, elle était de 81 ans en 1990 et de 82 ans en 2004. A noter toutefois que cette espérance de vie a légèrement augmenté en 1999 et 2002, pour baisser en 2004. Et l’Ariège est le seul département où l’on relève cette régression, partout ailleurs, les chiffres ont une progression constante. Sachez encore qu’en Midi-Pyrénées l’espérance de vie d’un petit garçon né en 1990 était de 74,5 ans (72,9 en France) et de 77,8 ans pour ceux né en 2004 (76,8 en France). Pour les petites filles : 81,6 ans pour celles venues au monde en 1990 (82,7 en France) et 84 en 2004 (83,7 moyenne France). Ces chiffres sont certainement à mettre en parallèle (on ne peut parler de corrélation, faute d’études) avec un constat qui avait fait l’objet d’un colloque en début d’année à Foix. On y relevait en effet que la mortalité des ariégeois par maladies cardio-vasculaires était plus élevée que la moyenne, sans que les experts puissent dire exactement pourquoi.
Précarité et espérance de vie plus faible
Santé. L'observatoire régional de la santé a publié le carnet de santé du département.
Les Ariégeois ont une espérance de vie inférieure à la moyenne nationale.
À première vue, l'Ariège aurait plutôt la réputation d'un département où il fait bon vivre. Et pourtant, l'air des montagnes ariégeoises ne serait pas le meilleur pour la santé. C'est ce qui ressort d'une étude menée par l'observatoire régional de la santé. D'après cette dernière, l'Ariège est un département âgé, frappé par la précarité et une espérance de vie plus faible que nationalement.
Un département vieux. Premier constat de l'analyse, l'Ariège est un département vieux. Les plus de 75 ans représentent 12, 1 % de la population. En 2030, ce sera 14, 9 %.
Cette situation entraîne une forte prévalence des pathologies liées à l'âge : cancers, dégénérescence neurologique…
La précarité. Le département connaît une situation moins favorable que dans le reste de la région. Il cumule la part la plus élevé de personnes à bas revenus, un des plus forts taux de chômage et la part la plus élevée de personnes bénéficiant de la CMU.
Plus faible espérance de vie. Là encore, mauvais point pour le département. Pour les hommes, elle est de 76, 7 ans contre 77, 3 (moyenne nationale) et 78, 5 (moyenne de Midi-Pyrénées) et de 83, 9 ans pour les femmes contre 84, 5 (Midi-Pyrénées) et 84, 1 % (national). Ces chiffres placent l'Ariège parmi les quarante départements de métropole aux espérances de vie les plus faibles.
Des taux de mortalités prématurés élevés. Non seulement, l'espérance de vie est plus faible qu'ailleurs, mais en plus, les Ariégeois ont plus de chance de mourir prématurément que les autres. Avec près de 300 décès prématurés avant 65 ans par an, le taux est bien supérieur aux taux des sept autres départements de la région. On constate de fortes disparités locales. Ainsi, le Couserans et la haute Ariège ont les taux les plus forts. Suit le pays d'Olmes. Inversement, dans le Volvestre, le Vicdessos et le Séronais, on enregistre des taux inférieurs à la moyenne nationale.
Un des taux de mortalité évitable les plus élevés de France. Cette situation est due à des niveaux de mortalité particulièrement élevés pour la plupart des pathologies liées à des consommations ou comportements à risques : tabagisme, alcoolisme, suicide, accidents de circulation…
Causes de mortalité. Contrairement au reste de l'Hexagone, chez les hommes, on ne note pas de baisse de mortalité par cancer du poumon, de la prostate et du côlon. Les causes liées aux maladies cardiovasculaires sont supérieures à la moyenne nationale. Pire chez les femmes, on enregistre une hausse de la mortalité liée aux cancers du poumon et du côlon. Là aussi, il existe une surmortalité liée aux maladies cardiovasculaires.
« Certains patients ne peuvent pas payer leurs médicaments »
Depuis quelques mois, Anaïs Blassier est médecin généraliste à Saint-Pierre-de-Rivière. Elle partage les grandes lignes de l'analyse de l'observatoire régionale. Notamment au niveau de la précarité. Un phénomène inquiétant. « On rencontre des patients avec des pathologies importantes, non pris en charge à 100 %, qui ne peuvent pas acheter leurs médicaments. Autre exemple, il y a des gens qui nous demandent de ne leur prescrire que des médicaments remboursés par la Sécurité sociale », explique-t-elle.
Concernant la mortalité, pour elle, certains décès pourraient être évités. « Il y a un gros déficit d'information par rapport au 15, assure-t-elle. Des gens qui ont des douleurs dans la poitrine doivent appeler le 15 et non aller voir leur médecin traitant. Surtout les personnes âgées ».
Le médecin pointe aussi les distances qui séparent les patients des hôpitaux. « Il est évident que les risques sont plus grands quand on fait un infarctus à Ax qu'à Toulouse. Même si la qualité des secours est la même », avoue-t-elle.
Enfin, Anaïs Blassier note un manque de prévention par rapport aux méfaits du tabac de l'alcool et du diabète. « Les gens vont se négliger pour toutes sortes de raisons ». La solution ? « Une meilleure éducation de la santé ».
Source La gazette ariégeoise.
Le Pèlerin