Tunisie/ Affrontements ce matin devant le siège du gouvernement
La tension remonte avenue Bourguiba
Détermination n «On va rester jusqu'à ce que le gouvernement démissionne et s'enfuie comme Ben Ali», a déclaré à l'AFP Othmene, 22 ans, militant de l'Union générale des étudiants de Tunisie (UGET).
Othmene fait partie du millier de manifestants demandant le départ du gouvernement, venus notamment de la région de Sidi Bouzid, dans le centre d'où est partie à la mi-décembre «la révolution du jasmin», rejoints par des Tunisois. Les manifestants se sont rassemblés dans la capitale qui restait plongée, ce lundi matin, dans une vive tension. Un affrontement a d’ailleurs opposé devant le siège du gouvernement policiers et manifestants.
Des policiers antiémeute ont tiré des gaz lacrymogènes contre des manifestants qui leur lançaient des pierres devant les bureaux du Premier ministre après que des policiers eurent tenté d'exfiltrer des fonctionnaires des bureaux de Mohammed Ghannouchi.
Des centaines de ruraux ont dormi sur l'esplanade La Kasbah, dans des sacs de couchage, ravitaillés en nourriture et boissons par des voisins, sous la surveillance de l'armée. Plusieurs dizaines parmi eux ont couru vers les policiers, provoquant un mouvement de foule. Des policiers ont tiré quelques grenades lacrymogènes sur les manifestants qui leur ont jeté des bouteilles en plastique, puis des pierres et tout ce qui leur tombait sous la main. Après le bref incident, les portes du palais du Premier ministre étaient étroitement gardées par l'armée. Les accès à La Kasbah ont été fermés par des barbelés et des cordons de l'armée et de la police. Peu après, un groupe de manifestants s'est précipité sur des personnes qu'ils prenaient pour des membres du gouvernement entrant dans un bâtiment officiel qui était en fait un hôpital. Ils ont entraîné une intervention de policiers contre lesquels ils ont jeté des pierres. Des militaires se sont interposés, procédant à un tir de sommation en l'air. C'est à ce moment que ce groupe de manifestants a saccagé une voiture vide de la police, en brisant les vitres à coups de bâtons et sautant dessus, selon une journaliste de l'AFP sur place. D'autres groupes de manifestants venus de province doivent arriver prochainement dans la capitale, selon des messages qui circulent sur le réseau social Facebook.
Cette journée du lundi est considérée comme une journée-test pour jauger l'évolution du rapport de force entre la rue et le gouvernement, qui fait le gros dos pour le moment et semble tabler sur un hypothétique essoufflement de la contestation populaire.
Ses efforts pour remettre le pays sur les rails ont d'entrée été plombés par une «grève illimitée» des instituteurs réclamant, eux aussi, le départ du gouvernement provisoire des anciens ministres de M. Ben Ali, en ce jour de reprise théorique des cours dans les maternelles, le primaire et pour les lycéens de classe terminale.
Source Infosoir R.I.
Le Pèlerin