La lutte contre la pollution, un défi majeur
Il a été établi par les services sanitaires de la circonscription de Sidi M’hamed, que les effets de la pollution atteignent des proportions alarmantes.
La dégradation de l’environnement à Alger est due à trois facteurs déterminants : la circulation automobile, l’activité industrielle et les vents de sable. Ce sont les conclusions du Colloque international sur la santé et l’environnement dans les pays en voie de développement, organisé en janvier dernier au CHU Mohamed-Nédir (Tizi Ouzou). Une fois ces débats ouverts par Mohamed Mansouri, directeur général de ce CHU, les intervenants se sont attelés à cerner les origines de cette pollution qui étouffe la population. Sans réussir toutefois à apporter des solutions concrètes, certains participants se sont focalisés sur les causes qu’ils estiment d’ordre naturel. Selon eux, ce sont les vents de sable et les déchets des animaux qui saturent l’atmosphère. Les bovins produisent, en effet, plus de gaz à effet de serre que les voitures, selon la FAO. Leurs déjections émettent du méthane et du protoxyde d'azote qui sont plus réchauffants que le CO2. Cependant, d’autres participants rétorqueront que leurs effets restent minimes comparés aux facteurs liés à la main de l’homme. Pour eux, orienter le débat sur des causes naturelles ne contribuerait qu’à éluder cette question sensible. Le débat, ont-ils soutenu, doit porter sur les conséquences de l’activité de l’homme sur la nature et non les effets de la nature sur l’homme. Les société humaines n’ont-elles pas su à travers toutes les étapes de l’histoire, s’adapter aux conditions naturelles les plus extrêmes ? Le cas des habitants de notre Grand Sud, à ce sujet, est révélateur de leur capacité à vivre depuis des millénaires en présence des vents de sable. L’autre point soulevé, le plus important, a trait à la santé des populations dans ces conditions de dégradation avancée de l’environnement. En Algérie, c’est dans les zones industrielles et d’activités que les populations en souffrent le plus.
Arzew et Skikda, les plus grandes zones industrielles du pays, sont classées à risque. Cependant, le calcul de ce risque n’est pas lié à l’environnement mais plus à la sécurité industrielle.
Doit-on cependant dissocier la sécurité de l’environnement ? Les émanations excessives de gaz toxiques ne sont-elles pas un danger avéré pour la santé des populations locales ?
Les explosions à répétition dans plusieurs unités dans la zone d’Arzew ou de Skikda renseignent pourtant clairement de leur dangerosité pour les citoyens qui vivent à proximité.
Les zones humides en Algérie
Diversité n Les zones humides ont une valeur importante. Elles apportent toutes des avantages qui se mesurent à la qualité des écosystèmes et dont les êtres humains dépendent.
L'Algérie est riche en zones humides qui jouent un rôle important dans les processus vitaux, entretenant des cycles hydrologiques et accueillant poissons et oiseaux migrateurs.
Pourtant, de nombreuses menaces pèsent sur elles. Tout comme les forêts tropicales, les zones humides sont détruites à un rythme sans précédent. Privées parfois de leur eau par des pompages excessifs ou par la construction irréfléchie de barrages, elles sont même complètement drainées au profit de l'agriculture. Pour rappel, 1 451 zones humides sont recensées en Algérie : 762 naturelles et 689 artificielles. Ces zones sont réparties en cours d’eau, lacs, barrages et chotts. Milieux privilégiés de transit mais aussi de reproduction pour des milliers d’oiseaux migrateurs, ces zones sont classées et protégées à l’échelle nationale et internationale. La plaine de Guerbaz, à Skikda, le lac de Fetzara à Annaba, la zone humide d’El-Kala à El-Tarf, le barrage de Djorf Torba à Béchar figurent sur la liste de ces zones humides. La zone humide de la plaine de Guerbaz, dans la daïra de Benazouz (Skikda), compte 14 lacs qui couvrent une superficie de 40 hectares.
Sa diversité biologique jugée très importante par les spécialistes est caractérisée par une grande variété d’oiseaux. Sans oublier son couvert végétal composé de plus de 300 espèces. Aujourd’hui, cette zone est considérée comme un milieu touristique naturel très attractif.
Le lac de Fetzara, d’une superficie de 20 000 hectares, est situé dans la commune de Berrahal (Annaba).
Sa richesse biologique et sa situation stratégique lui ont valu d’être classé, en 2003, zone humide mondiale, et ce, conformément à la convention Ramsar.
Il attire annuellement plus de 70 000 oiseaux de plus de 50 espèces.
La zone humide d’El-Kala couvre une superficie de 15 000 hectares et se compose de plusieurs lacs dont les plus connus sont Obiera et Tanga. Ces lacs ont été classés par la convention Ramsar réserves naturelles, au vu de la richesse de leur faune et flore.
Il est à noter que la zone humide d’El-Kala a été classée également réserve naturelle par l’Unesco.
Le barrage de Djorf Torba a fait couler beaucoup d'encre sur son utilité stratégique en matière d'eau potable pour la wilaya de Béchar. Il permet ainsi la culture de 5 400 hectares dans la plaine d'Abadla : le blé, l'orge, les légumes, le fourrage, rien ne manquerait à l'alimentation des hommes et des animaux.
Les étudiants, les plus conscients des risques
Le débat sur l’environnement se limite actuellement au niveau des associations et des universités. Les étudiants sont ceux qui s’investissent le plus dans ce domaine.
La protection de l’environnement est, sans conteste, l’affaire de tous. Elle ne doit nullement se limiter aux services directement concernés. Tous les citoyens, qu’ils résident en ville ou à la campagne, doivent être sensibilisés. On déplore, en effet, que le débat sur l’environnement se limite au seul cadre associatif et universitaire... L’initiative des associations et universités dans ce sens est certes louable, mais les citoyens doivent s’impliquer davantage. Les étudiants sont parmi ceux qui s’investissent le plus dans ce combat aujourd’hui. Ils essayent tant bien que mal, avec leurs moyens, d’attirer l’attention des pouvoirs publics et de la société civile sur les dangers réels qui menacent notre environnement. C’est le cas par exemple d’une trentaine d’étudiants qui ont adhéré à l’Association de l’environnement de Boumerdès (AEB). Cette association avait organisé une journée d’étude à l’université de Boumerdès ayant pour thème : «L’écologie marine». Ces étudiants de l’Université de Boumerdès (UMBB) et de Bab Ezzouar (Alger) participent souvent à des campagnes de sensibilisation. Il est à noter que l’association AEB est membre actif de plusieurs mouvements associatifs dans le pourtour méditerranéen. Ces associations axent leur travail sur la protection de la Grande Bleue. Plusieurs spécialistes ont débattu, durant cette même journée d’étude, de plusieurs points liés à l’environnement et aux changements climatiques.
Pour M. Khaldour, vice-président de l’AEB, «il est primordial d’arriver à instaurer un débat permanent autour de ces questions». «Discuter, expliquer, convaincre et débattre sont des moyens qui permettront d’éviter une rupture entre la nature et l’homme», a-t-il ajouté.
Pour de nombreux intervenants il ne faut pas se contenter aujourd’hui d’établir des constats quant aux dangers qui pèsent sur la nature. C’est en militant que des étapes seront franchies et des résultats concrétisés. Pour un environnement meilleur.
Un projet «ambitieux»
L’Agence nationale pour la protection de l’environnement et la lutte contre la pollution (Anpep) a tracé un programme de sensibilisation pour la protection des zones humides. Ce programme s’étale sur quatre ans (2009-2013) et concerne quatre wilayas de l’est du pays : Annaba, El-Tarf, Skikda et Jijel. Il est matérialisé par la mise en place d’un pôle national d’information et de recherche scientifique sur les zones humides.
Et c’est dans la daïra de Berrahal au niveau du site dénommé «L’Ancien Château» que ce pôle sera installé.
A travers ce projet ambitieux, l’Anpep vise plusieurs objectifs : vulgariser des informations sur les zones humides et les parcs protégés en Algérie, adapter ces milieux naturels aux étudiants et aux chercheurs dans le domaine de l’écologie, réaliser une banque de données sur ces sites…
L’éducation environnementale est également inscrite dans ce programme. L’enrichissement du patrimoine culturel et le développement de l’écotourisme sont aussi prévus.
Ce programme sera renforcé par des campagnes de sensibilisation et d’information. Et tous les moyens nécessaires y ont été consacrés, tels que affiches, autocollants, banderoles, CD roms, films, séminaires, excursions, portes ouvertes, débats, reportages…
Par ailleurs, une importance particulière a été accordée à la recherche scientifique portant sur les zones humides et l’environnement en général.
47 sites algériens sont classés
L’Algérie compte aussi 47 sites classés en 2010 sur la liste Ramsar des zones humides d'importance internationale. 42 ont été classés en 2009. Ces zones s'étendent sur près de 3 millions d'hectares... 13 autres sites sont en cours de classement, a-t-on appris à la Direction générale des forêts (DGF).
L’actualisation du recensement des zones humides en Algérie, en 2006, a permis de dénombrer 1 451 zones humides : 762 naturelles et 689 artificielles.
A la découverte des nos parcs naturels
Le Jardin d’Essai d’El-Hamma a abrité à la mi-février dernier une série d’expositions visant à faire découvrir les parcs naturels nationaux dans le cadre de l’Année de la biodiversité. Ainsi du 18 au 27 février 2010, le Parc national d’El-Kala a été l’hôte du Jardin d’Essai. Il a été suivi, du 4 au 13 mars, par le Parc national de Chréa. Du 18 au 27 mars 2010, une exposition a été dédiée au Parc national du Djurdjura. Celui de Taza (Jijel) a été présenté du 8 au 17 avril. Une exposition sur celui de Tlemcen y a eu lieu du 22 avril au 1er mai, tandis qu’une autre a été consacrée au parc de Theniet El-Had (Tissemsilt) du 6 au 15 mai.
Le Parc national de Gouraya (Béjaïa) a été présenté du 20 au 29 mai, tandis que l’exposition sur celui de Belezma (Batna) s’est étalée du 17 au 26 juin 2010.
Source Infosoir Mohammed Fawzi
Le Pèlerin