Après le scandale de Sonatrach, le président Bouteflika décidé à s’attaquer frontalement à la corruption
Régulièrement agité par des affaires de corruption et de détournements de fonds, le pays gagnerait à faire le ménage. Cette fois-ci, le chef de l’Etat a décidé d’aller lui-même au charbon. La corruption est un danger pour l’économie et une menace pour les valeurs de la société
Encore nouvelle, la lutte contre la corruption en Algérie est très ardue. La corruption s’est durablement installée en Algérie et prend une dimension de plus en plus inquiétante. Elle ne s’est vraiment amorcée que dans les années 1990, la corruption étant, elle, aussi vieille que les gouvernements. De nos jours, la corruption sévit dans le milieu des affaires, la vie politique, la bureaucratie et le secteur des finances. Outre qu’ils sont durables, ces «réseaux» savent s’adapter, ce qui complique énormément la tâche des gouvernements décidés à leur faire la guerre. Depuis quelques années, le phénomène a pris une telle ampleur que toutes les mesures décidées par les pouvoirs publics n’ont pas réussi à la stopper ou à l’atténuer. Le nombre de scandales atteint un tel degré que le chef de l’Etat a cru bon d’appeler à la rescousse la presse nationale. Il faut aussi dire que les instruments de contrôle et de suivi mis en place depuis quelques années ont été inefficaces face au nombre ahurissant d’affaires de corruption étalées chaque jour dans la presse nationale. Les plus célèbres cas qui ont défrayé la chronique judiciaire et médiatique en Algérie sont les affaires Khalifa Bank, BCIA, BRC et récemment encore l’affaire Sonatrach qui a terni un peu plus l’image de l’Algérie. Aujourd’hui, le président Bouteflika et son gouvernement sont décidés plus que jamais à s’attaquer frontalement à la corruption et aux contrats étrangers. Et celle-ci est omniprésente dans le domaine des hydrocarbures, dans l’administration des deniers publics et dans la gestion des patrimoines publics fonciers et immobiliers. De gigantesques contrats, en lots uniques, d’infrastructures ont permis la collecte de dessous-de-table tout aussi gigantesques. La décision prise par le président Bouteflika, relative à l’ordonnance portant création d’un office central de répression de la corruption, ce fléau qui ronge l’économie du pays ne devrait pas subir le même sort que l’ordonnance relative à la création de l’Observatoire national de lutte contre la corruption, promulguée en 2006 mais jamais concrétisée, et ce malgré l’annonce par le Premier ministre que cette instance devait être créée avant mars 2010. En 2009, le président Bouteflika avait annoncé, dans un discours prononcé à la Cour suprême, la création prochaine d’une commission nationale ad hoc contre la corruption. Il avait déclaré à juste titre que la justice et les lois de la République «seront appliquées à toute personne rendue coupable de faits de corruption». Ces déclarations sont intervenues dans un contexte marqué par l’éclatement de plusieurs affaires de corruption, impliquant de hauts cadres de l’Etat, des gestionnaires et des individus. Ces affaires concernaient notamment les secteurs des Travaux publics, du Transport, de la Pêche et des Ressources halieutiques, de l’Agriculture, et Sonatrach, un des fleurons de l’industrie nationale. Ces nouvelles entités juridiques ont été créées pour lutter efficacement contre toute forme d’enrichissement illicite et prémunir le pays de toute tentation de corruption.
Source Le Jeune Indépendant Mahmoud Tadjer
Le Pèlerin