La Bite et le couteau
Vivants toutes les deux en bas à l'entresol,
Une grosse et belle bite lassée de la faribole,
Tint un jour ce langage au couteau son voisin:
La Bite
Dis-moi sans mensonges, mon affable cousin,
Il y a bien long temps que l’on vit de concert.
Jamais, tu le sais bien, nous fûmes adversaires.
Je suis mourant d’ennui, jugeons ce que l'on sert.
Le Couteau
L’ennui me gagne aussi, c’est une bonne idée,
Mais ce n’est pas aisé, où sont nos utilités ?
La Bite
Bien des choses, voyons ! nous sont communes.
Le Couteau
Précise ta pensée, je n'en vois aucune !
La Bite
Moi, pour le service, faut que je me déploie...
Le Couteau (joyeux)
Moi aussi ! Moi aussi ! Cela me met en joie.
D’ailleurs, je m’en souviens, quand tu es épuisée,
Au travers du tissu, pour toi, je me fais passer.
Bernant, provisoirement, l'objet de tes désirs.
Habile stratagème laissant te ressaisir.
La Bite (gênée).
Un léger incident, couvert par une astuce,
Ne nous attardons pas pour un petit hiatus.
Énumérons plutôt tout ce qui rapproche,
Moi dans la culotte et toi dans la poche:
Écoute ces pratiques, qui vont aller de paire !
Ton maître te manie pour découper la chair,
Afin de s'en nourrir, et me donner vigueur,
Pour imposer sa gloire dans toute ma raideur.
De par sa nature, passionnée le poignard,
Dans la verbale joute reste peu en retard.
Le couteau.
Je pourfends l'ennemi sans délicatesse.
Avec amour sans douleur, tu transperces la fesse.
Pour ouvrir le coquillage, la force m’est nécessaire !
Toi, un bon coup de rein va te le voir offert.
(nostalgique)
Un casse-dalle en copain vidant une chopine !
La Bite (coquine)
Avec lui quelquefois, je partage une copine.
Moralité
Vu de loin tout les oppose.
Mais les épines sont unies à la rose.
Le Pèlerin